Second chapitre de ce récit de partie pour Victoria 2. La première partie se trouve ici.
1845
Durant ces années de réforme douloureuses en premier lieu pour l’armée, la Russie avait pu créer une base modeste pour une expansion économique et politique accélérée. Dans un premier temps cependant, elle avait subi un sort similaire au royaume d’Espagne, à savoir une perte d’importance.
L’ignorance crasse dans laquelle baignaient les sujets du Tsar était une des causes pour le retard toujours plus prononcé dans le domaine des sciences. La politique de russification impitoyable, à défaut d’avoir porté des fruits, avait contribué à gaspiller le talent des minorités nationales, très nombreuses. L’annulation des diverses mesures discriminatoires destinées à forcer les non-russes dans le carcan étroit de loyauté défini par le kremlin, si elle offrait de nouvelles opportunités d’éducation à de nombreux sujets, avait aussi pour conséquence de faire enrager conservateurs et réactionnaires. Ils y voyaient un danger pour l’unité nationale, et ils n’avaient pas tort. La boîte de Pandore étaient ouverte, les peuples vivant en Russie commencèrent à prendre conscience du fait qu’ils pourraient tout aussi bien vivre au sein d’un état indépendant.
L’unité nationale, une des grandes questions de ce siècle! La mosaïque d’états qui colore l’Europe Centrale est toujours divisée, même si deux grandes puissances se sont profilées et s’efforcent d’attirer les principautés dans leurs bras. L’Autriche et la Prusse se livrent un combat impitoyable pour les coeurs des Allemands, chaque royaume faisant son possible pour obtenir la légitimité de fonder un état regroupant la nation allemande. Les tensions se sont tellement accrues ces dernières années que les armes ont fini par parler.
1846
La Russie reste neutre dans ce conflit, même si ses liens avec la Prusse sont plus étroits. En plus de nombreuses liaisons familiales, les rois de Prusse ont assez de retenue pour ne pas intervenir dans les affaires russes dans les Balkans. La rivalité avec l’Autriche dans ce domaine est critique, elle remet en cause les principes sur lesquelles ont été fondés il y a fort longtemps la Sainte Alliance. Bien que la défense de la monarchie et de l’autocratie rapprochent les deux pays, le fossé reste profond. Le Tsar Nicolas entend bien profiter de cette guerre pour augmenter la pression sur l’Empire Ottoman, mais celui-ci ne se laisse pas faire.
La défaite autrichienne sera rapide, après deux terribles batailles en Bohême, l’Empereur est obligé d’admettre l’hégémonie prussienne. Un état allemand n’est pas fondé pour autant, les princes d’Allemagne refusant de se soumettre aux Hohenzollern. Le Royaume-Uni et la France ont prononcé des garanties d’indépendances pour eux, ils peuvent donc être surs de ne pas être soumis militairement. Le status quo persiste donc.
1847
D’âpres négociations ont suivi ce singulier duel diplomatique. De fil en aiguille, la terrible rivalité franco-prussienne s’en est vue ravivée de la manière la plus intense. Après une vulgaire provocation de la part de l’ambassadeur prussien, la France entra en guerre. Son but? Laver l’affront de la dernière guerre, qui avait vu la perte de l’Alsace et de la Moselle …
Le spectacle sanglant qui secouait l’Europe était des plus positifs pour la Russie. L’industrialisation avançait à grand pas, notamment en Ukraine et en Pologne, où le réseau de chemins de fer s’étendait de jour en jour. Un ministère du rail avait d’ailleurs été crée sur demande expresse du sénat, il finançait la construction de gares et de nouvelles lignes dans les régions plus défavorisées. Des innovations dans le domaine de la production et des scies mécaniques permettaient de maintenir un flux de capital important.
1848
Après avoir forcé un à un les alliés de la Prusse à capituler, les troupes françaises furent en état de se concentrer en Alsace pour une bataille décisive. Une mobilisation massive de la population fit en sorte que les maréchaux français purent aligner deux fois plus de bataillons que leurs ennemis sur le champ de bataille. La Prusse, encore affaiblie par le conflit avec l’Autriche, dut reconnaître sa défaite après la triple bataille de Haguenau, Reichshoffen et Lichtenberg, qui lui coûta près de 35 000 hommes. L’Alsace-Moselle redevenait française.
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