En 2008 le Vestiaire avait célébré la fin de carrière de Frédérique Jossinet avec les honneurs dûs à son rang. Ses deux ans de tournée d’adieu vous offre aujourd’hui un chapître additionnel.
Cécile Nowak disait à son propos qu’elle était la seule à pourvoir battre Ryoko Tamura, devenue Tani, la judokate la plus titrée de tous les temps. Tani lui colla une branlée en finale des JO d’Athènes. Elle, c’était Frédérique Jossinet et ce que Nowak ne disait pas c’est qu’elle même l’avait latée en finale à Barcelone. Elle ne disait pas non plus que Jossinet n’avait jamais rien gagné sortie du continent européen, Tani oblige ou pas. Quatre ans après à Pékin, les mêmes sont toujours là. Tani et Jossinet, et elles sont comme d’habitude favorites. Cette fois, Nowak n’a rien dit, elle n’en a pas eu le temps. Jossinet, peut-être effrayée par la perspective de retrouver Tani en finale, préfèrera finir sa carrière en beauté : prendre un pion au premier tour en 25 secondes par une Kazakhe. Si elle avait su que Tani perdrait en demi contre une Roumaine.
Ride de passage
Frédérique n’a donc pas tout à fait les 35 ans de Tani lorsqu’elle se propose gagner la seule victoire qui manque encore à son palmarès: une victoire. C’est à Tokyo en 2010 que la judokate la plus douée de sa génération, mais pas la plus désinteressée, va faire mentir les études physiologiques les plus poussées. A 34 ans on n’est pas trop vieux pour garder une vigilance intacte plus de 4 minutes et 53 secondes en quart de finale. A 34 ans on n’est pas trop vieux pour imaginer que votre adversaire aussi lent soit-elle va peut-être essayer de vous attaquer pour monter sur le podium en finale de repêchages. Même après 15 ans de carrière, le judo peut surprendre.