"Une Femme A Berlin" est un témoignage publié de façon anonyme en 1954. Il se présente sous la forme du journal intime d'une femme allemande à l'issue de la seconde guerre mondiale. Elle y décrit ses difficultés à vivre, survivre, les viols à répétition par les soldats russes, le quotidien à leurs côtés...
Ce récit devrait nous faire frémir, mais il est écrit avec tant de pudeur et de distance que son adaptation théâtrale se devait d'être d'autant plus violente pour faire passer auprès du spectateur l'abomination de La Guerre. Tatiana Vialle, metteur en scène, a pourtant choisi de livrer un spectacle très sage, trop lisse, trop propret, et trop esthétisant qui ne compense en aucun cas un propos qui manque de brutalité, de fureur dans son style (qui plus est de nos jours) pour nous secouer.
L'interprétation d'Isabelle Carré n'est pas à mettre en cause. Dans ce (presque) monologue, toujours juste, sincère, sensible, elle prend la direction qu'on lui a indiquée, mais dieu que tout cela reste sage, lisse, appliqué, alors que l'on attend du sale, de la douleur, ici bien trop étouffés. C'est épouvantable à dire mais on s'ennuierait presque...
En tous les cas, on passe à côté, et on le regrette. Vivement.
Ci-dessous une interview d'Isabelle Carré dans le JT de la très "gnangnan" Elise Lucet :
Découvrez Isabelle Carré est "Une femme à Berlin" au théâtre du Rond-Point à Paris sur Culturebox !
Photo : Brigitte Enguérand