« Dans son dernier billet sur son blog, qui, n’en déplaise à José Alcala, arrive en vingt-sixième position du classement Wikio des blogs politiques avec plus de 20.000 visiteurs différents par mois, Jean-Luc Mélenchon enfonce le clou sur la question des retraites.
« La fin de la retraite à 60 ans n’était pas dans le programme du candidat à la présidence de la République Nicolas Sarkozy », rappelle t-il. « Cela, il faut le marteler et le faire savoir à tous ». En 2007 d’abord, puis à nouveau en 2008, Nicolas Sarkozy s’est engagé à ne pas toucher à l’âge légal de la retraite.
« Le Droit à la retraite à 60 ans doit demeurer » déclarait Nicolas Sarkozy dans une interview au Monde, le 27 janvier 2007, en pleine campagne pour l’élection présidentielle. Le 27 mai 2008, sur RTL, il réitérait cet engagement à propos du relèvement de l’âge légal du départ en retraite : « j’ai dit que je ne le ferai pas. Je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français. Je n’ai donc pas de mandat pour cela ». Peut-on être plus clair ?
Les Français n'ont donc jamais voté pour la retraite à 62 ans poursuit Jean-Luc Mélenchon, et Nicolas Sarkozy et son gouvernement n’ont aucune légitimité pour engager cette réforme. Et puisqu’ils n’ont pas de mandat pour le faire, proposons donc au pays de se prononcer sur un sujet d’une telle importance.
Pour obtenir la neutralité à défaut de l’adhésion des socialistes à son projet de réforme constitutionnelle, Nicolas Sarkozy avait inscrit dans le texte la possibilité d’un référendum d’initiative populaire. Ce droit est prévu à l’article 11 de la Constitution, modifié par la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008. Il ouvre cette possibilité de soumettre un projet de loi à référendum si 1/5 des parlementaires soutenus par 1/10 des électeurs inscrits le demandent.
Seul ennui, et l’on reconnaît en cela la marque de fabrique du sarkozysme, la loi organique qui aurait permis la mise en place de cette nouvelle disposition constitutionnelle n’a jamais été soumise au parlement. Joli tour de passe-passe ! « Nous sommes bien dans le régime du coup de force permanent qui prévaut depuis la forfaiture initiale de l’escamotage du non au référendum de 2005 », conclut Jean-Luc Mélenchon.
Et à ce coup de force, il faut répondre puisque c’est le seul moyen que laisse le pouvoir au peuple, par un rapport de force, la seule chose que comprennent nos gouvernants. »
Reynald Harlaut
Parti de Gauche.