Manifestement Carica quercifolia St Hill (qui ne veut rien dire, ne vise pas J.St.-Hil. = Jean Henri Jaume, mais A.St.-Hil. Auguste de Saint-Hilaire spécialiste de la flore brésilienne) ou Solms-Laub. ou Hieron. ou Kuntze reclassée dans le genre incertain vasconcella [quercifolia], on ne sait en souvenir de quel Vasconcellos, - famille beaucoup plus prolifique que les papayers d’altitude -,
manifestement donc, Carica/Vasconcellea quercifolia est une papaye injustement ignorée, négligée, inconnue.
Cette belle petite papaye n’a pas de nom.
"Papaye à feuille de chêne" (Oak leaf Papaya) traduction du nom botanique classique ne veut rien dire : la feuille n'évoque pas une feuille de chêne comme le prétend Charles d' Orbigny.
C'est pourquoi les producteurs portugais francophones (nous sommes deux) l'ont appelé "papayette", copie du joli nom portugais Mamaozinho-do-mato (prononcer mamaonziniou = petite mamao de brousse), à l’égal des hispanophones avec le mozartien Papayuelo
Nom mal trouvé pour la plante, car cet arbre buissonnant (il faut le conduite avec 1 à 3 troncs de 50 cm) de foret monte à une dizaine de m. c'est à dire qu'il est beaucoup plus haut qu'une papaye
Il en faut au moins deux, un mâle et une femelle pour faire des papayettes.
L’arbre ressemble à un figuier (d’où le nom de Mamaó de monte, Fig tree of the Mount, Higuera del Monte) mais pas le fruit.
Le fruit est rarement cultivé dans ses pays d’origine (Brésil, Argentine, Bolivie, Perou, etc.)
Mansfeld's encyclopedia of horticultural crops de Peter Hanelt le signale "occasionnellement cultivé pour la confiture" (quand on ne sait pas quoi faire d’un fruit on dit d’en faire de la confiture)
quelques arbres existent en Floride,
on a pensé sans suite en produire en Sicile,
elle fut cultivée avec succès en Algérie.
On lit un peu n’importe quoi sur la papayette, elle n’est pas plus laxative que la figue ou la prune, son goût fin et puissant mérite d’être connu.
En planter 2 (bouturer si on veut 1 mâle 1 femelle) dans son jardin suppose un climat adapté.
Cette plante d’altitude a une plage de rusticité étroite : 9a / 9b point c’est tout (C’est peut être pourquoi ce fruit n’a ni marché ni culture industrielle),
autrement dit elle accepte des petits gels brefs à –5° maxi, pas trop d’eau ni trop de sécheresse, pas de chaleur tropicale mais un ensoleillement long pour arriver à maturité mi septembre (Europe du Sud, Afrique du Nord), elle ne craint ni le vent, ni le sol acide.
La récolte des papayettes est abondante dès que l’arbre à 3 ans.
Le fruit est une excellente petite papaye à peau fine et intactile que Susanna Lyle décrit ainsi « fruit orange de 3 à 4 cm de long, très sucré, musqué avec un parfum d’épice » …
et une saveur exacte de papaye sans relent de surmaturité.
Comme ses grandes sœurs il la faut manger mûre, mais pas trop.
Elle n’a pas une saveur de cresson, en revanche comme le cresson elle laisse une bouche épicée qui taquine le palais de façon surprenante après la première note douce et papayée.
Servez-les comme des radis, c’est à dire qu’on coupe le bout puis on les tamponne dans du sucre de lime qui est un sucre en poudre de canne demi raffiné mélangé à du zeste de lime râpé à la microplane fine.
Le plaisir est total avec une caïpirinha à l’eau ( la cachaça y est remplacée par de l’aloe vera mixé/filtré) qui vous emporte dans la douceur brésilienne, quand le soleil est bas et rouge.