Editions de l'Olivier, 2009, 455 pages
Quelles furent les dernières pensées de Franz et Elena ? C'est la question qui obsède Pierre, après que son père, Lev Rotko, lui a raconté un soir de novembre 2001 ce qu'il lui avait obstinément caché durant des années : le destin de ses parents, Franz et Elena, des Juifs russes assassinés par les nazis, son exil en 1953, et tous les malheurs communs aux êtres pris dans la tourmente de la guerre.
Pour Pierre, cette révélation est comme une déflagration : la guerre, qu'il connaît bien pour avoir sillonné, en tant que grand reporter, l'Afrique de l'Ouest, fait cette fois effraction dans son histoire intime. II veut vraiment connaître Franz et Elena. Alors il lui faut éprouver la vie avec la peur, la vie avec la mort.
Du jour au lendemain, Pierre part pour Grozny, qui se révèle tragiquement parfaite pour faire l'expérience de l'abandon. Et Démon est le roman de cette expérience.
Dans ce roman défilent tour à tour le massacre des Juifs d'Ukraine, la mort de Staline, l'attaque des Twin Towers vue par Poutine, un attentat meurtrier dans un théâtre de Moscou.
Mon avis :
voici un roman foisonnant et pourtant difficile à suivre. Vous savez que j'ai en horreur les disgressions, hors le cour de la narration de "Démon" n'est pas linéaire, ce qui me bouscule au plus haut point.
Pour autant je n'ai pas lâché ce roman qui nous parle surtout de la guerre en Tchétchénie et des derniers jours de Staline (chercher le rapprochement).
L'explication sur le suicide du père, Lev, est assez terrible mais tout à fait plausible.
Pourtant, je n'ai pas accroché à l'explication sur le "démon" du narrateur, et qui donne son titre au roman.
Un livre dérangeant par sa forme comme par le fond.
L'image que je retiendrai :
celle de l'émigré Lev arrivé en France avec seulement son manteau jaune-rose et sa valise vide.