80. Vestige de la Rome antique

Je suis tombée amoureuse. Au premier coup d'œil.
De la Fiat Cinque Cento de Paolo (pour ceux qui ne savent pas: un ami italien -ça alors- de Bonn que je vois régulièrement pour de la conversation dans nos langues maternelles respectives).

Après une journée et demie toute seule dans la capitale italienne, j'ai rejoint ce dernier dans le sud de Rome, où il rendait visite à la mamma et la nonna (grand-mère) qui m'ont gentiment hébergée pendant 4 jours. C'est avec délectation que j'ai vu se confirmer les clichés sur la mamma italiana tipica: quand Paolo, 34 ans (et toutes ses dents), émergeait le matin à 10 ou 11 heures tel un ado paresseux (OK, je ne faisais guère mieux... dans le meilleur des cas j'avais une une demi-heure d'avance sur lui), ses tartines nutellatées et son bol de caffe latte l'attendaient déjà sur la table... J'en ris encore.
Trêve de raillerie, revenons au carrosse de l'ami Paolo (qui en bon Italien qui se respecte possède aussi une Vespa mais elle est en réparation en ce moment). Il s'agit d'une véritable antiquité de 1965, eh oui messieurs dames, de l'authentique vintage.

Même l'odeur est d'origine: en montant dedans pour la première fois, l'effet madeleine de Proust a opéré: j'ai fait un bond de 20 ans dans le passé, me croyant dans la vieille 4L de ma mère (paix à son âme).
Décapotable, SVP. Heureusement vous me direz car on se cogne la tête contre le toit, sinon.
A-t-on déjà vu une chose aussi mignonne?! Je ne peux m'empêcher de gagater devant à chaque fois que je la vois, comme devant le bébé singe du post 51. (Je n'ose pas imaginer ma réaction devant un bébé singe DANS une Fiat 500).
A l'intérieur c'est tout aussi craquant, comme une voiture de poupée.

Regardez-moi ce levier de vitesse liliputien (dont le maniement est très compliqué, faut avoir le coup de main ou plutôt de pied avec les pédales), le tableau de bord qui part en lambeaux (quand je pense que j'ai oublié de prendre en photo le siège arrière qui est dans un état de décomposition avancé...), et les commandes simplissimes: un bouton pour les phares, un autre pour les essuie-glaces et basta. Pas besoin de plus, à mon humble avis.
La ceinture de sécurité est cassée côté conducteur mais c'est pas grave... on n'est pas très à cheval sur les règles de la sécurité routière, à Rome.
Le meilleur, c'est quand la voiture a démarré: elle fait un bruit d'hélicoptère sur les pavés de la ville, on se demande quand est-ce qu'on va décoller, et s'étonne d'être toujours à terre 10 minutes après. Sensations fortes assurées, même si on ne dépasse pas les 50 à l'heure. La conduite à la romaine, c'est quelque chose... (mais paraît que la napolitaine est encore pire).
Non seulement elle est mignonne cette petite voiture, mais elle est aussi très pratique: on peut la garer n'importe où, même dans des ruelles où n'arrivent normalement à se faufiler que les Vespa.
C'est ainsi que nous avons pu profiter de Rome by night sans perdre une heure ou plus à chercher une place de parking.
ahhh,la focaccia italiana... plus c'est simple, plus c'est bon(une espèce de pain très fin ressemblant à de la pâte à pizza, pour accompagner un plat d'antipasti, par exemple).
le Teatro di Marcello (neveu d'Auguste)
A la très touristique Fontana di Trevi

j'ai préféré la beaucoup plus intime Fontana delle Tartarughe (la fontaine des Tortues)
avec en arrière-plan le Bartaruga... J'ai constaté que les Italiens apprécient autant les jeux de mots à deux balles que les Français.

Si vous vous demandiez d'où provient le motif de la pièce de 50 centimes italienne, voici la réponse: il s'agit de la statue équestre de l'empereur Marc-Aurèle sur la Piazza del Campidoglio. Désolée pour le flou... on va dire que c'est artistique.