La récente arrivée en France de la société PocketBook était l'occasion de tester plus longuement le lecteur-phare de la marque, le Pocketbook 360. J'en étais resté à la présentation qu'avait fait Mobinaute ainsi que celle d'eBouquin il y a un an maintenant. A l'époque, sa non-reconnaissance de la DRM Adobe l'empêchait de pouvoir acheter la quasi-totalité de l'offre en France. Un peu embêtant, quand même. Aujourd'hui, ce n'est bien entendu plus le cas. Je remercie PocketBook ne m'avoir permis de tester ce lecteur en condition d'utilisation réelle sur plus d'un mois. C'est à mon avis très important de pouvoir apprécier dans des conditions de lectures quotidiennes tout lecteur de ce type. Aller au-delà d'un test rapide, beaucoup de petits détails prennent toute leur signification dans la durée. Avec un prix de 219€, le PocketBook se positionne en concurrent direct des CybookOpus et du prochain Sonyreader 350, dont j'aurais l'occasion de revenir, sur le marché français. Je ne mentionne pas les modèles anglo-saxons dont on parle finalement beaucoup car le marché est plus avancé que chez nous mais qui sont complètement inutiles pour des lecteurs francophones.
-Prise en main :le Pocketbook 360 possède une coque de protection qui se révèle très pratique en protégeant très efficacement le lecteur dans une poche de veste, dans un sac de voyage. Contrairement à tous les autres modèles sur le marché avec lesquels on a certaines réserves, le Pocketbook avec sa coque est quasi-indestructible. Je ne dis pas que l'on pourrait sauter à pieds joints dessus évidemment mais c'est un élément important pour les moins soigneux d'entre nous et un souci en moins pour tous les autres. Le fait que la coque est séparée du lecteur à la lecture n'est pas gênant du tout, on la clipse très facilement au dos (le petit défaut a été corrigé depuis la présentation de Mobinaute) dans un geste qui vient naturellement au bout de quelques jours d'utilisation ou on la laisse à côté de soi pour alléger un petit peu le lecteur. Côté légèreté, le PocketBook affiche 180g donc pas de souci de ce côté-là. Côté finition, c'est très soigné. Matières plastiques très rigides, pas de craquements bizarroïdes, formes arrondies. Sur le dessus, un design avec des formes végétales donne une petite touche originale et rappelle son origine d'Europe centrale. En ces temps de design uniformisé conçu sur les tables de Californie ou d'Asie, une touche d'originalité de ce type fait du bien! Le modèle que j'ai testé est ivoire, une très jolie couleur dont on ne se lassera pas dans le temps. Il faut penser à cela aussi. Un plastique gris plus résistant tout autour du lecteur lui confère une résistance supplémentaire en cas de chute malencontreuse. Connectique on ne peut plus simple, carte micro SD en haut près de la touche marche/arrêt et prise usb en bas. Au dos du lecteur, un cache d'un accès suffisamment facile en cas de besoin mais pas trop car l'usure serait prématurée, permet d'accéder à la batterie et au reset. Comme dans le cas du CybookOpus, dans les premiers jours, vous aurez tendance à le mettre en état d'indigestion en ne respectant pas les temps de latence du lecteur mais quand vous vous connaitrez mieux (lui et vous), la touche reset sera nécessaire de manière très exceptionnelle. Côté boutons maintenant, trois boutons, en haut et en bas deux gros boutons pour avancer et reculer dans les pages et le bouton central véritable tour de contrôle du lecteur lui-même. Les deux gros boutons sont assez durs dans l'utilisation et je les ai complètement abandonnés au bout de quelques minutes seulement. On se demande d'ailleurs pourquoi les conserver car l'avancement des pages se fait très bien avec le bouton central extrêmement bien dosé entre souplesse et rigidité. L'un des grands avantages de ce Pocketbook 360 est bien de prouver qu'un seul et unique bouton convient parfaitement pour gérer un lecteur eInk, messieurs les constructeurs, à méditer, le design et la simplicité d'utilisation n'en seront que renforcés.
- Navigation : le PocketBook 360 a adopté Linux comme système d'exploitation qui permet à beaucoup de bidouilleurs d'accéder à des applications diverses. Une calculatrice, une bibliothèque de jeux (bataille navale, échecs, sudoku -excellent parait-il- etc.), j'avoue que je suis pas très utilisateur mais certains apprécieront entre deux lectures de jouer de la sorte. Côté bibliothèque, on fait ce qu'on veut, on organise ses dossiers à son goût comme sur le CybookOpus. J'ai importé en quelques secondes l'ensemble de ma bibliothèque dessus, personnelle ouverte comme celle sous DRM Adobe. Aucun souci d'accès. Lors de la première ouverture de chaque livre, un petit temps de latence de quelques secondes pour le formater. Liste, icônes, on retrouve les possibilités d'affichage que l'on souhaite. C'est justement dans les propositions "à la carte" que le PocketBook est vraiment génial. C'est bien simple, vous pouvez absolument tout paramétrer, les concepteurs ont été loin dans le détail, avec le souci de faire de votre lecteur celui qui vous ressemble le mieux. Jusque dans le choix des fonctionnalités des boutons eux-mêmes! Si vous ouvrez un livre sous DRM Adobe, la gestion est excellente avec l'ordinateur; en revanche vous ne pourrez utiliser comme d'habitude que le système Adobe viewer qui impose les choix fixés par l'éditeur en matière de mise en page et de typographiques. Une nouvelle restriction (une de plus) des DRM. En revanche pour tous les livres sans DRM (et il risque d'être de plus en plus nombreux, de nombreux éditeurs l'ayant heureusement compris), vous pouvez également utiliser le système FBreader sous Linux, embarqué sur le PocketBook. Résultats très intéressants, polices nombreuses (même si j'en souhaiterais d'autres -peut-être sont-elles téléchargeables, je vais me renseigner), suppressions des lignes de blancs, choix des marges (petites, moyenne, grande), interlignage, etc. Beaucoup de livres dont je n'étais pas très satisfait jusqu'ici se sont métamorphosés! Bref, FBreader, c'est vraiment bien, je l'ai découvert et je l'ai adopté en quelques jours d'utilisation. Autre chose de très intéressant pour moi, vous savez comme je suis sensible au coup de flash entre les pages, on peut régler la fréquence de ce coup de flash entre jamais et toutes les dix pages. Toutes les dix pages est idéal selon moi, on ne prête plus du tout attention à ce discret rafraîchissement de temps en temps qui permet de garder toujours un affichage de la meilleure qualité possible. Pas d'accéléromètre mais un choix au cas par cas si vous voulez orienter l'affichage dans l'autre sens. C'est bien, de toute façon l'accéléromètre automatique est de l'ordre du gadget qui se révèle bien vite insupportable à l'utilisation. Un dictionnaire est également disponible qui marche parfaitement même si ce n'est pas une fonctionnalité que l'on utilise beaucoup il faut le reconnaître. Pour des lecteurs de dimension plus importante et la gestion de documents PDF il en sera autrement. Les PDF justement, sur le Pocketbook360, fonctions zoom classique et arrangement au fer à gauche en droite ligne de ce qui existe sur le Sonyreader par exemple. Possibilité de récupérer des flux RSS d'articles que l'on souhaitera importer sur le lecteur, une fonction très pratique.
Bref, après plusieurs semaines d'utilisation, une dizaine de livres lus, le Pocket Book se révèle être un choix extrêmement intéressant. Une foule de petits détails pratiques (accès à ses livres favoris, la date et l'heure sur la barre en bas de l'écran, etc.). Une garantie de deux ans, un chargeur dans la boite qui permet de se brancher directement au secteur sans ordinateur. Les trois qualités originales du lecteur sont le bouton unique (supprimons les autres, je les ai d'ailleurs complètement oublié), le choix des paramétrages très étendu et la gestion par FBreader. Ce Pocketbook 360 m'a vraiment conquis. Son succès en Allemagne depuis l'automne dernier montre aussi que je ne suis pas le seul. Seul son prix fera hésiter certains, un passage en dessous de 180€ et une mémoire un peu plus importante (512Mo actuellement) serait deux éléments décisifs pour son succès en France avec un réseau de distribution élargi qu'il mérite amplement d'autant que la marque arrive avec de nombreux autres modèles dont nous reparlerons très bientôt. Pocketbook, une marque dont on va entendre de plus en plus parler!