Les premiers plants d’anani (orangers) ont été apportés par Cook en 1767. Dès 1800, les pieds ont été attaqués par le Citrus Tristeza Virus. Les orangers des plaines et des vallées disparurent totalement de l’île de Tahiti. Seuls les orangers sauvages des plateaux subsistent mais de plus en plus d’arbres sont malades et disparaissent à leur tour. Il était grand temps d’entreprendre une action.
Un livre de photos a été publié, à l’occasion de la fête de l’orange de Punaauia, et les bénéfices permettront de repeupler le plateau Tamanu de ces beaux arbres. Le refuge Anani (orange) à 300 m d’altitude devient, le temps de la cueillette, un village communautaire et le centre névralgique des cueilleurs d’oranges. Ils sont environ 200 porteurs qui répondent présents le jour de l’ouverture.
Après les dernières recommandations de sécurité, la prière, le départ est donné : premier arrivé, premier servi et gare aux épines ! On sait que 4 à 5 tonnes d’oranges sauvages, garanties sans pesticides, sont redescendues à Punaauia. Chaque porteur est chargé de 20 à 40 kg de fruits, certains portent jusqu’à 80 kg ! Les oranges sont mises dans des sacs de jute attachés de part et d’autre d’un morceau de bambou. Les plus jeunes transportent leur récolte dans des sacs à dos. Vous verrez alors sur les bords de la route de la côte ouest des toto (glanes) faits en lanière de purau, contenant 17 ou 18 oranges, d’un poids de 4 à 5 kg, proposés à la vente.
Le surlendemain de la cueillette, tous les porteurs se retrouvent dans les jardins de la mairie de Punaauia. Le meilleur porteur est récompensé, les plus belles charges, les plus lourdes, les plus belles oranges, les plus excentriques, la qualité du tressage de glanes. La fête bat son plein. La cueillette dure de mi-juin à mi-août ; à la fin de la saison des oranges, place aux chasseurs de pua’a (cochons sauvages) qui arpenteront à leur tour les lieux avec fusils et pose de pièges. Gare à vous les pua’a !
Sabine