Ce film évoque la crise existentielle d'un acteur hollywoodien et sa rédemption par sa fillette de 11 ans.
Le président du jury de la Mostra, le cinéaste américain Quentin Tarantino - un proche ami de Sofia Coppola dont il fut le
compagnon, a vanté "les qualités artistiques" du film qui "nous a enchantés dès la première scène".
"Chaque fois que nous commencions à discuter, on est revenu à ce film", a déclaré Quentin Tarantino
en annonçant le prix.
Après les fastes de "Marie-Antoinette", Sofia Coppola est revenue avec "Somewhere" (Quelque part) à un cinéma plus
dépouillé. Elle y retrouve l'univers des chambres et des couloirs d'hôtel qu'elle avait déjà exploré dans "Lost in translation", qui lui valut l'Oscar du meilleur scénario.
La réalisatrice a posé sa caméra au Chateau Marmont, un palace de légende de Los Angeles où réside son personnage principal, Johnny
Marco (Stephen Dorff), un acteur qui se remet de l'échec de son mariage et se consume d'ennui.
Par ailleurs, un Lion d'or "spécial" a été remis au producteur et réalisateur américain Monte
Hellman, 78 ans, figure du cinéma indépendant des années 70 et 80, "pour l'ensemble de sa carrière".
Monte Hellman qui présentait à Venise son premier long métrage depuis une trentaine d'années, "Road to Nowhere", fut le découvreur de
Tarantino dont il avait produit le premier film, "Reservoir Dog".
Le Lion d'argent de la Meilleure mise en scène a récompensé "La Balada triste de trompeta", de
l'Espagnol Alex de la Iglesia, 45 ans, une fresque burlesque sur fond de franquisme.
Enfin, un Prix spécial du jury a été remis à "Essential killing" du Polonais Jerzy Skolimovski. L'acteur
principal, l'Américain Vincent Gallo, a d'ailleurs reçu le prix de la Meilleure interprétation masculine pour ce rôle d'un
fugitif afghan qui se retrouve en Europe centrale : quasiment omniprésent pendant 83 minutes à l'écran, il ne prononce aucun mot.
Le prix de la Meilleure interprétation féminine a couronné la jeune Française Ariane Abed, la
Marina d'"Attenberg", deuxième film de la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari.