Odessa est tombée, et les troupes de Zeon sont en pleine débandade. Poursuivis par la Fédération, sans ressources et avec un équipement pour le moins délabré après des mois de guerre, les soldats de Side 3 abandonnés sur Terre par leurs supérieurs sont aux abois, prêts à tout pour survivre encore un peu plus longtemps, quitte à adopter les stratégies les plus retorses, les tactiques les plus brutales, les moyens les plus suicidaires. Pour la troisième section de la Fédération, la partie reste bien loin d’être gagnée…
Le moins qu’on puisse dire est que ce second et dernier volume rattrape bien le précédent : si ce premier tome se voulait assez simple tant sur le plan du scénario que celui des personnages, ce dernier aborde les choses d’une manière à la fois plus frontale et plus subtile ; c’est bien du Gundam, pas aussi sophistiqué que ce qu’on a pu en voir, ni avec la même grandeur épique qui caractérise les productions majeures de la franchise, mais néanmoins digne de ce nom illustre. Car ici, les passions se télescopent dans une fureur de métal et de sang qui n’épargne aucun camp – qu’il soit du « bon » ou du « mauvais » côté du récit, et pour autant qu’une histoire de ce genre puisse vraiment correspondre à une représentation aussi manichéenne.
C’est la structure même du scénario qui l’empêche, en fait : même s’il ne propose aucune réelle sophistication dans la manière de raconter, il présente néanmoins les deux factions principales tour à tour, et avec elles leurs craintes et leurs doutes – c’est-à-dire leur humanité – dans une situation devenue franchement inextricable pour chacun ; pour la simple raison qu’aucun de ces deux partis ne peut vraiment renoncer à ce qui s’annonce : la Fédération doit mettre un point final à cette guerre qui s’éternise depuis bien trop longtemps, et les soldats de Zeon doivent survivre – tout simplement. Dans ce kaléidoscope de passions primaires, la rédemption en touchera certains et en ignorera d’autres : c’est le lot de toutes les guerres après tout…
Bien sûr, des personnages exaspéreront peut-être certains lecteurs alors qu’ils en raviront d’autres ; c’est un autre lot, celui de toutes les fictions. Il n’en reste pas moins un récit agréable et bien mené, illustré avec le même brio que le volume précédent, et qui ravira non seulement les fans de Gundam mais aussi ceux d’entre vous friands d’histoires de guerre.
Mobile Suit Gundam: Lost War Chronicles, vol.2
Tomohiro Chiba & Masato Natsumoto, 2003
Tokyopop, 2006
130 pages, pas d’édition française à ce jour
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