L'Art Brut revient sur le devant de la scène artistique avec la réouverture le 25 septembre du Musée d'art moderne de Villeneuve d'Asq (renommé LaM), entièrement rénové et dont une partie importante des collections sera consacrée à cet "art où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe", selon le peintre et théoricien, Jean Dubuffet (1901-1985). L'idée m'est donc venue ce week-end de (re)visiter la Closerie Falbala, siège de la Fondation Dubuffet à Périgny-sur Yerres (Val de Marne).
Les visites se font sur réservation tout au long de l'année. Rendez-vous donc samedi 11 septembre à 14h30 devant les grilles de la fondation. Début de la visite avec la vingtaine de personnes inscrites, dont pas mal de jeunes enfants qui n'en croient pas leurs yeux. Ruée joyeuse dans l'antre de la Closerie, ce simulacre en noir et blanc d'un jardin clos de murs au centre duquel se dresse la Villa Falbala construite pour abriter un Cabinet logologique, la "chambre d'exercice philosophique" de Dubuffet.
Les peintures deviennent reliefs puis architecture. Pour l'artiste, il s'agissait de "donner à ces graphismes déchaînés, s'échappant de la feuille plane qui leur sert habituellement de support, des dimensions monumentales. Entre imaginaire et réalité, le décor merveilleux se prête à une série de prises de vue. Les visiteurs - dont une majorité d'étrangers - se photographient, les enfants s'amusant à courir (malgré l'interdiction martialement formulée) entre les lignes courbes et les creux du monument.C'est en 1966 que Dubuffet a abandonné la peinture à l’huile et les matériaux naturels pour les peintures vinyliques et les markers. Il se lance alors dans de grandes réalisations en volume, apprend à maîtriser le polystyrène, le polyester, l'époxy, le béton projeté et les peintures polyuréthane... jusqu'à réaliser ce chef d'oeuvre où l'imagination du visiteur vagabonde, projetant son propre univers sur cette féérie en rouge, bleu et blanc -parfois noir-, la palette idéale de Dubuffet. Gros bémol de cette visite : le "guide" livre à peine quelques explications avares et sommaires. Rien sur la réalisation des oeuvres, leur vocation, leur folie. On ne saura rien non plus, ou pas grand chose, sur la pensée du maître de l'Art Brut.
Après la visite de la Villa Falbala, le groupe est enfermé dans le petit musée attenant où se trouve notamment exposé le célèbre tableau animé "Coucou Bazar". Un film, tourné au Musée Guggenheim de New York en 1973, retrace ce spectacle alors présenté pour la première fois. De quoi rêver devant ces 20 costumes extraordinaires composés d'éléments du vestiaire, interchangeables : masques, chapeaux, robes, gants ou bottes réalisés dans des matériaux divers (rayonne ou coton peints, résine, latex etc...). On peut aussi découvrir la salle des maquettes, et quelques sculptures monumentales exposées dans le parc.> En savoir plus sur le LaM www.musee-lam.fr