Le roman de Colombe Schneck met en parallèle deux vies et deux destins, celui de la vedette aujourd’hui disparue dans des conditions peu glorieuses et celui de l’héroïne Jeanne Rosen, présentatrice de radio. Jeanne Rosen est mariée, un enfant « attardé » et un amant célèbre critique littéraire. Jeanne Rosen ne s’aime pas beaucoup, culpabilisant professionnellement, ne pensant pas être à la hauteur de l’émission qu’on lui a confiée, meurtrie par les courriers d’auditeurs critiquant sa voix ou son inculture.
Colombe Schneck alterne les passages liés à la biographie de Denise Glaser et ceux de la vie de Jeanne Rosen dans un style dépouillé fait de courtes phrases qui oblige à lire très vite ce bouquin. En fait, on ne sait pas très bien si on lit un roman ou une biographie de Denise Glaser et c’est là que le bât blesse, car autant les passages sur la présentatrice « réelle » sont très intéressants et émouvants pour les gens de ma génération qui l’ont souvent vue à la télévision, autant le reste du roman n’a franchement aucun intérêt. Je suis le premier désolé à être aussi dur mais l’écart entre la personnalité de Denise et celui de Jeanne est trop important pour qu’il ne soit pas casse-gueule. Le bouquin fait cent cinquante pages, durant la première moitié du livre je me suis passionné à « revoir » Denise Glaser et apprendre quelques bribes de sa vie, après quand elle disparaît du récit je me suis complètement désintéressé de Jeanne Rosen.
Alors que retenir de cet ouvrage, une pensée pour madame Glaser et une remise en lumière des pratiques des pouvoirs concernant les nominations au sein des télévisions. Denise Glaser est une icône d’un temps révolu, les magouilles elles, sont toujours d’actualité ! Pour la littérature, nous repasserons (peut-être) une autre fois.
« Henri Chapier répond : - Oui, si elle est partie c’est pour des raisons politiques. Après 1968, on a fait le ménage. Elle était frondeuse, ne mâchait pas ses mots. On doit tous se demander pourquoi elle n’est pas revenue. Il y a eu la maladie, mais après cela, depuis mai 1981, il y a eu ces quatorze mois où elle a attendu. On lui a fait croire qu’elle reviendrait et rien. Quelques invitations, chez nous au « Soir 3 », une émission régionale. Elle faisait peur. On avait peur qu’elle ne fasse pas suffisamment d’audience. On l’a laissée tomber. Ce soir, je ne mâche pas mes mots. Je le dis, chers téléspectateurs, on l’a laissée tomber comme de la merde. »
Pour les plus jeunes qui n’ont pas connus Denise Glaser et pour les anciens afin qu’ils se souviennent, voici une vidéo hommage à la présentatrice.