Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les
derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou
de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations
fournies par les éditeurs.
°Yves Bonnefoy, Raturer outre,
poèmes, Galilée
°Yves Bonnefoy, Le Lieu d’herbes,
Galilée
°Revue Po&sie, n° 131-132
°Lucien Suel, D’Azur et d’acier, La
Contre Allée
°Roger Munier, L’Aube, Rehuats
°Herberto Helder, Le poème continu,
Poésie/Gallimard
°Bernard Manciet, L’Enterrement à Sabres,
Poésie/Gallimard
°Jean-Luc Despax, 220 slams sur la voie
de gauche, Le Merle moqueur
°Marie-Ange Sebasti et Monique Pietri, Venise
février, Jacques André
°Laurent Fels, A contre-jour, Rafaël
de Surtis
°Philippe Annocque, Monsieur le Comte au
pied de la lettre, Quidam Éditeur
°Dédé de Champaigne, cent rires qui
colorent la vie, Jets d’encre
°Amandine Dhée, Du bulgom et des hommes,
La Contre Allée
°Amandine Marembert, Chambres,
Ficelle
°Revue Décharge, n° 147
°Revue Siècle 21, n° 17
°Cahiers de l’Association des Amis de
Milosz, L’Harmattan
notices détaillées de ces ouvrages en cliquant sur
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•Yves Bonnefoy
Raturer outre
Poèmes
Galilée, 2010
13 €
« Si je n’avais pas adopté ce parti prosodique, quatorze vers distribués
en deux quatrains et deux tercets, ces poèmes n’auraient pas existé, ce qui ne
serait peut-être pas bien grave, mais je n’aurai pas su ce que quelqu’un en moi
avait à me dire.
Les mots, les mots comme tels, autorisés par ce primat de la forme à ce qu’ils
ont de réalité sonore propre, ont établi entre eux des rapports que je ne
soupçonnais pas. Le besoin d’éviter dans ce lieu étroit la répétition, sinon
méditée, du moindre vocable, y a effacé des pensées, des images, sous
lesquelles d’autres sont apparues. La contrainte aura été une vrille, perçant
des niveaux de défense, donnant accès à des souvenirs restés clos si ce n’est
pas réprimés.
C'est ce que j’appelle « raturer outre ». La forme qui peut se
mettre, rhétoriquement, et alors passive, au service de ce que l’on croit
savoir et désire dire propose aussi, poétiquement, de déconstruire ces idées,
découvrant, par en dessous, d’autres strates. Un « trobar », sur les
cordes du langage. » Yves
Bonnefoy, sur le site de Galilée
Raturer outre est suivi de Soient
Amour et Psyché
•Yves Bonnefoy
Le Lieu d’herbes
Galilée, 2010
12 €
« Dans un livre ancien, L’Arrière-Pays,
Yves Bonnefoy avait évoqué un fantasme, de nature métaphysique, qu’il croit
présent dans beaucoup d’imaginations : existerait aux confins de notre
monde un pays qui n’en différerait pas par ses aspects simplement terrestres,
« là-bas » les mêmes qu’« ici », mais par la façon dont ses
habitants seraient établis dans cette réalité : bénéficiant, par essence
ou par accident, d’une aptitude à comprendre, à ressentir, disons à être,
supérieure à ce qui nous est accessible, dans nos régions.
Mais ce fantasme n’est pas le seul à occuper dans l’esprit la frange incertaine
entre invisible et visible. Et ces deux nouveaux essais explorent des
situations, dans l’espace mental, où à nos pensées ordinaires se mêlent des images,
des impressions, qui ne semblent pas avoir place dans leur expérience du monde,
aussi bien passée que présente. Où est, par exemple, dans la réalité, ce
« lieu d’herbes » ? Que signifie ce « lac au loin »
qui hante certaines rêveries ? Pourquoi l’auteur de ces pages a-t-il, au
vu de quelques images, le sentiment qu’il fut présent, une fois, dans certains
lieux d’Arménie qu’il sait bien qu’il n’a jamais visité ?
Qu’est-ce qui trouble nos yeux, en ces occasions où ils se portent pourtant sur
l’ici et le maintenant fondamental de nos vies ? Qu’est-ce qui, les
troublant, peut aussi en aviver le regard ? » (sur
le site de l’éditeur)
Le Lieu d’herbes, le lac au loin, est
suivi de Mes souvenirs d’Arménie.
•Revue Po&sie, n° 131-132
1er et 2ème trimestre 2010
Belin éditeur
30 €
Au sommaire de ce numéro double, un ensemble Saluts, autour de Edoardo
Sanguinetti, Kostas Axelos, Garbis Kortian et Aristote. Un dossier pour
Ingeborg Bachmann, avec des textes notamment de Giorgio Agamben, Enza Dammiano,
Stéphane Moses. Des textes d’Elizabeth Bishop, Guéorgui Borissov, Christine
Caillon, Bo Carpelan, Gunvor Hofmo, Guéorgui Konstantinov, Li Jinjia, Claire
Malroux, Dominique Maurizi, Emmanuel Moses. Un dossier Poètes chiliens et enfin
des contributions de Judith Schlanger, William Hazlitt et Martin Rueff.
•Lucien Suel
avec Laure Chailloux
D’Azur et d’acier
La Contre Allée, 2010
16 €
Livre enrichi d’une version audio à télécharger
Un écrivain quitte son bureau, son village, il prend le TER à la gaure d’Isbergues,
une ex-cité métallurgique. Il pose sa valise à Fives, l’ex-cité des
locomotives. Il va y vivre trois mois, l’hiver 2009-2010. D’Azur et d’acier :
un hiver passé à la recherche d’une histoire. (Prière d’insérer)
•Roger Munier
L’aube
Rehauts, 2010
15 €
Le merle ne chante guère que dans le
silence des autres oiseaux.
Ou dans le suspens des choses, avant l’orage
La Nuit, l’Aube, le Jour, les trois sections de ce livre qui paraît après la disparition,
cet été, de Roger Munier
•Herberto Helder
Le poème continu
1961-2008
Préface de Patrick Quillier, traduit du portugais par Magali Montagné et Max de
Carvalho.
Poésie/Gallimard, n° 462
304 p. – 7,70 €
Baroque, marquée un temps par le surréalisme, l'œuvre visionnaire et novatrice
d'Herberto Helder semble vouloir capter et restituer, dans des formes longues
d'une extraordinaire densité, les pures énergies qui traversent les êtres et
les choses. Pour Gastão Cruz, son langage est une « vision de la vision,
une ré-vision du "rêve de l'enfant" émergeant du
"chaos maternel" ». Si la psychologie et la biographie sont
apparemment absentes de son écriture, le corps dans ses multiples formes et
fonctions y est le lieu constant où se révèle un monde surgissant d'un flot
continu de métaphores surprenantes, à prendre littéralement, qui
s'entrechoquent avec rigueur et démesure. Mais ce magma incandescent n'est
jamais en repos : Helder réorganise perpétuellement son œuvre
complète, régulièrement rééditée, rajoutant rarement, mais évidant, condensant,
éliminant à la manière d'un sculpteur. La grande force de cette œuvre
« construite sur la chair et le temps » voit l'influence de son
auteur, malgré son retrait total de toute vie sociale, croître d'année en année
au Portugal et gagner un lectorat plus vaste, et il apparaît chaque jour
davantage, un peu à la manière d'un Michaux en France, comme un des phares de
la poésie européenne. Sur
le site de Gallimard
•Bernard Manciet
L'Enterrement à Sabres
Préface de Jacques Roubaud, édition bilingue (occitan-français)
Poésie/Gallimard, n° 460
528 pages - 12,00 €
Un grand poète de langue d'oc, qui revendique sa sonorité gasconne, fait son
entrée en Poésie/Gallimard. Nul doute que Bernard Manciet aurait considéré
cette publication comme une effraction salutaire et joyeuse.
L'Enterrement à Sabres n'est pas
seulement un témoignage. C'est une preuve de la langue gasconne. Il en met en
évidence tous les caractères : sa phonétique et sa syntaxe, bien sûr. Mais, plus
profondément, tous les registres de la langue sont convoqués : le sublime et le
dérisoire, la ratiocination abstraite comme le concret le plus terre à terre,
l'archaïsme autant que l'extrême contemporain. Il ne se contente jamais d'un
vague lyrisme empesé. Et sa langue n'est pas une langue du passé. Elle doit
pouvoir parler de tout ce qui est, est aujourd'hui. Elle montre qu'elle le
peut. Dès le commencement de la lecture on sait qu'on a affaire à une œuvre
majeure. On sait que Manciet le sait. Il s'est lancé dans la composition avec
orgueil, sans hésitation mais sans ostentation. Et il a tenu son pari.
Trad. de l'occitan par l'auteur, préface de Jacques Roubaud. Nouvelle édition
bilingue revue et corrigée par Guy Latry. Sur
le site de Gallimard
•Jean-Luc Despax
220 slams sr la voie de gauche
Le Merle Moqueur, 2010
14 €
« Pour redonner la parole à tous ceux qui pensaient ‘lavoir mais ne l’entendent
nulle part, il faut la poésie, genre littéraire des plus inaudibles parce que
précisément, malgré l’avis de beaucoup de poètes, la poésie a quelque chose à
dire, à inscrire dans les mémoires, à faire vibrer dans l’air, dans l’espoir d’une
chanson collective » (extrait de la préface et dos du livre)
•Marie-Ange Sebasti et Monique Pietri
Venise Février
Coll. Lar Marque d’eau, Jacques André éditeur, 2010
25 €
connivence nouée
dans un dialogue plein d’oiseaux
qui cherche à s’envoler
La complicité artistique de Monique Pietri (photographies) et Marie-Ange
Sebasti (poète) a permis la naissance de ce livre fusionnel, où les tableaux
photographiques appellent les poèmes qui résonnent en écho dans les ruelles
désertes et humides d’une Venise de plus en plus mystérieuse.
•Laurent Fels
A contre-jour
Coll. Pour une Terre interdite, Rafaël de Surtis, 2010
14 €
« Il continue à écrire à la limite
de la parole tue, sa voix habite les sentiers du silence pour les poètes,
pour Laurent Fels à l’écoute des messages inachevés, inachevables »
(Gaspard Hons, dos du livre)
•Philippe Annocque
Monsieur le Comte au pied de la
lettre
Coll. Made in Europe, Quidam Éditeur, 2010
12 €
« Le livre : On en veut à la figure de Monsieur Le Comte ! Qui ?
Pourquoi ? Comment ?Indubitablement calembredaine, Monsieur Le Comte au pied de la lettre est aussi - outre un
thriller (mycologique) et une farce (charcutière) - épopée lexicale débridée, enquête
de sens panoramique, jeu para-oulipien et diatribe romano-dubitative (carrément
cynophobe, disons-le). Tout cela, oui, et bien plus encore, mais ourdi par quel
dément démiurge ?
L’auteur : pas bien sûr d'être un, dubitatif quant à la mention « Du même
auteur » qui commence à accompagner ses livres, Philippe Annocque répond
cependant quand on l'appelle par son nom, par souci de commodité. Il écrit des
livres qui lui ressemblent sans pour autant se ressembler entre eux :
disparates et convergents, nés de la question de l'identité. Une affaire de regard est parue aux
éditions du Seuil en 2001, Chroniques
imaginaires de la mort vive et Par
temps clair chez Melville en 2005 et 2006, et Liquide en 2009 chez Quidam Editeur. »
(sur
le site de l’éditeur)
•Dédé de Champaigne
Cent rires qui colorent la vie
Éditions Jets d’encre, 2010
15,50 €
« Établir une typologie des rires serait intellectuellement tentant, mais
sujet à conflits. Les rires ne se laissent pas facilement enfermer dans des
catégories et l’on pourrait en percevoir sous plusieurs rubriques. On les
entend au-delà des mots qui les étiquettent. Ici, ils vibrent, demeurent en
nous, nous font réagir, nous font rêver par le seul jeu poétique. Les couleurs
sont là aussi pour être vécues. Elles participent à un rapprochement inattendu.
Elles ouvrent sur des aventures personnelles. Alors, oublions un temps leurs
rigoureux classements. » (sur
le site de l’éditeur)
•Amandine Dhée
Du bulgom et des hommes
Livre enrichi d’une version audio à télécharger
Éditions La Contre Allée, 2010
14 €
« Amandine Dhée nous dit écrire depuis longtemps des tas de choses qui ne
valent pas forcément le coup d’être lues quand on y réfléchit, mais parfois si.
Avec son premier ouvrage Du bulgom et des hommes, elle passe au crible ″le
comportement humain en milieu urbain″ à la façon d’un documentaire animalier,
avec un bon sens désarmant et un ton proprement décalé. « (prière d’insérer)
•Amandine Marembert
Chambres
illustratin Claire Laporte
Ficelle n° 98, septembre et octobre 2010
7 €
...//les corps sont zébrés par la
claire-voie des volets. Pénombre enveloppante, clarté de la verveine
citronnelle au fond des tasses blanches à fleurs orange. Accablement doux des
gestes, torpeur du petit haut décolleté, jeté sur la tabouret. La peau, comme
une robe à dégrafer//... (dos du livre)
(Ficelle, Les Forettes, F 61380 –
Soligny la Trappe.)
•revue Décharge
n° 147, septembre 2010
6 €
Au sommaire de ce nouveau numéro de Décharge,
un dossier Jean-Pascal Dubost, « le poète a plus d’une corde à sa voix »,
avec un entretien, 12 poèmes et six inédits.
Également au sommaire, 4 poètes tunisiens, Michel Merlen, Yann Miralles, « Manouchian,
poète partisan ».
A noter, la nouvelle adresse de la revue : Jacques Morin (Décharge), 4,
rue de la Boucherie, 89240 Egleny (à partir de mi-septembre 2010)
•Revue Siècle 21
Neuvième année, n° 17, automne-hiver 2010
17 €
Au sommaire de la revue, un dossier « Littérature contemporaine en Grèce »,
avec notamment Odysseus Elytis, Constantin Bobas, Kiki Dimoula, Vassilis
Alexakis, un dossier « Jean Echenoz » comportant notamment un
entretien avec l’auteur, et un ensemble sur le thème du feu, avec en
particulier des textes de Taslima Nasreen, Dylan Thomas, Charles Malamoud,
Daniel Pozner, Gabrielle Althen, Sophie Loizeau, Yves Boudier, George Szirtes.
Gravures d’Annie Polak.
•Cahiers
de l’Association des Amis de Milosz
n° 49
Éditions de l’Harmattan
15 €
Autour de la date anniversaire du 17 mai 2009 qui marquait le 70ème
anniversaire de la mort du poète et trois correspondances inédites, Milosz et
Jean Tenant, Henri Pourrat et Milosz et Bourdelle.