L’île est bordée de plus de trois cents arbres, d’une soixantaine d’espèces différentes. On y trouve donc, entre autres espèces, des tilleuls, dont quelqu'un me signale qu'ils étaient dédiés à Aphrodite et qui sont, paraît-il, le résultat de la transformation d'une femme (Baucis) par Zeus, pour qu'elle vive longtemps. Zeus sera de nouveau évoqué plus loin : il aime les femmes. Les arbres naissent de la terre, c’est bien connu. Pourtant, ici, certains arbres ont tendance à prendre leur envol. C’est sans doute un effet de la mythologie grecque.
On sait que Léda fut séduite par Zeus, venu à elle sous l’aspect d’un cygne. De nombreuses toiles à travers toute l’histoire de l’art représentent cet épisode raconté par Ovide. Léonard de Vinci, bien sûr (ci-dessus), mais aussi Boucher, Michel-Ange, Raphaël, Poussin, et même Dali, parmi bien d’autres. Les photos que j’ai prises sur l’île (cliquez pour les agrandir) évoquent ces amours que la morale réprouve mais que Zeus et ses copains de l’Olympe pratiquaient avec un plaisir divin, et souvent des conséquences désastreuses pour les humains.
Marcel Benabou, dans une étude qu’il a consacrée à ce mythe, révèle la vraie nature de Léda et publie sur le site de l’Oulipo (voir lien ci-contre) le début de l’hymne qui lui est consacré : «Debout Léda née de la Terre, debout Léda née de la faim.»
On comprend mieux pourquoi les autorités parisiennes ont tenu à masquer le scandale de Léda par la Statue de la liberté à la pointe Sud (du côté de l’Amérique) en 1898 et par la France renaissante (qui fait tellement penser à Jeanne d’Arc) à la pointe Nord (du côté de l’Europe) dans les années 1930. Le secret de l'île aux cygnes doit être bien gardé.