Trois jours pleins au quai de la loire à vider les cales, remplir des tonnes de paperasses, prévoir la suite avec l'armateur et profiter un peu d'une ou deux sorties en ville, histoire d'acheter des bricoles pour l'intendance et boire une ou deux bières avec quelques équipages et déambuler un peu bizarrement sur les pavés et le bitume. -mal de terre- qu'ils disaient...
C'était bien de pouvoir mettre un peu son sac à terre après de longues périodes maritimes, mais je le savais aussi que rapidement je me sentirais un peu décalé, ici sur la terre ferme, plus vraiment à ma place dans des espaces trop courts qui forcément jouaient sur ma raison...de vivre. J'étais un oiseau du grand large depuis tellement longtemps que comme l'albatros de monsieur Baudelaire, ici, je cognais mes larges ailes tellement inadaptées à un environnement étroit et statique...
C'était ainsi, le bateau n'avait de sens qu'obéissant aux vagues et le marin sur son dos à scruter ciel, étoiles et quelques humeurs liquides.
La mer lavait des grandes angoisses existentielles ou tout au moins faisait qu'on les appréhendait de manière beaucoup plus sage et relative. La mer payait en nature, toujours, et il valait mieux le savoir...
et encore un dériveur, une bande dessinée, un avion cargo...