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Reverrons-nous un jour ?…

Publié le 12 septembre 2010 par Ruminances

Posté par lediazec le 12 septembre 2010

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De qui a-t-il vraiment peur le National Président dans son palais ? Du PS ? Aucune crainte, tant il semble empêtré dans ses états d'âme et dans le virage le plus opportun à prendre, pas en faveur des ouvriers, mais de lui-même : à gauche toute ou social démocratie  décomplexée ? Telle semble être la seule et unique préoccupation.

De la gauche non inféodée ? Rien à craindre de ce côté non plus. Trop fractionnée et individualiste pour accéder à une plate-forme plus radicale et unitaire, même si elle a en son sein des hommes de bonne volonté, chaque composante tirant à hue et à dia, ce n'est pas demain que nous verrons dans la rue une force capable de faire trembler les fondations d'un système corrompu jusqu'à la moelle.

Des syndicats ? Plus personne n'ignore à quoi tient la revendication ouvrière. Son équilibre reposant essentiellement sur l'humeur d'un dirigeant, sur des petits avantages personnels ou corporatistes qu'on se dépêche d'empocher moyennant bien-être et sécurité.

Des enseignants ? Qui ignore encore que l'enseignant est avant tout tourné vers lui-même, accroché à ses avantages comme l'escargot a sa coquille  ?  L'enseignant étant devenu un pachyderme broutant l'herbe grasse de sa prairie sans se soucier de la sécheresse qui s'abat sur l'espèce voisine, de l'autre côté du talus.

Avec tous ces féroces opposants, Sarko est en train de faire un colis qu'il rangera dans sa boîte à souvenirs pour plus tard. Et plus tard, au train où vont les choses, c'est après sa très probable réélection de 2012. Une fois sa nouvelle victoire scellée, quand il plastronnera en compagnie de ses amis les riches – au Fouquet's ou ailleurs – leur contant, avec l'insolence qu'on imagine, comment il a fait pour enfoncer le pieu dans le cul d'une opposition qui, de fellation en sodomie, n'a jamais fait autre chose que faire semblant de ne pas aimer ces pratiques. Mais les acceptant avec une résignation honteuse !

Aussi, avant de goûter à cette joie aussi hypothétique que spéculative, le chemin est long et Sarko éprouve des sensations de terreur dont il livre par moments certains détails. L'une de ces terreurs étant le monde étudiant.

Jusqu'à présent, il contrôle la machinerie des magouilles politiciennes avec les pros, tous ceux qui orientent l'opinion selon tel ou tel intérêt « supérieur ». Quelle qu'en soit l'humeur ou le mouvement de menton, il gère. C'est son métier et dans ce domaine, il est incontestablement doué. Aucun mal, quand on voit la taille et l'envie de l'adversaire. Ce n'est pas une petite manifestation tous les deux ou trois ans qui mettra un terme à son arrogance !

Une autre paire de manche serait donc si, à la grogne ouvrière venait s'ajouter le mécontentement étudiant. Alors messieurs de l'opposition, on fait quoi ?…

Que ces branleurs de lycéens, chargés d'une testostérone non canalisée, se mettent à écumer le bitume et qu'ils sympathisent avec les ouvriers. L'horreur absolue ! Pour cela, il faudrait un petit coup de pouce de notre grande et courageuse opposition.

Dans un tel contexte, ce serait la panade. Plus de syndicat avec qui négocier, plus d'appareil politique avec lequel composer en toute fraternité. Plus moyen de corrompre tel ou tel dirigeant. Plus d'assemblées pour des petits arrangements entre amis. Plus que la rue comme territoire, symbole d'un ras-le-bol général. Plus de palais Brongniart…

Abandonnée au caprice d'une onde noire, occupée à mettre bas symboles et hiérarchies, la foule, enfin libérée, rêvant à la vie et dévastant les vestiges d'une monarchie dite républicaine. Imaginant une autre organisation sociale, sans sondages, sans propagandistes médiatiques, sans élections, sans politicards d'aucune espèce. Une société libre, sans Fouquet's et bling-bling !

C'est ça le cauchemar actuel de Sarko. Que les étudiants restent bien au chaud là où ils sont. Le reste, il s'en occupe.

Voilà pourquoi, Nicky s'est dépêché de maintenir à leur égard « le cumul de l'aide au logement et la demi-part fiscale bénéficiant aux parents ».

Allez les jeunes, dans la rue, avec les ouvriers, main dans la main, utilisez vos consoles en guise de pavés, vous obtiendrez plus que cette misère qu'on vous accorde en guise de pâtée ! Lisez Marcuse, Bakounine, Reich ou qui vous voulez. Inventez votre monde. Créez la culture de votre imagination. Tout bancal qu'il puisse être, ce monde sera moins moche que celui qu'on nous impose à longueur de propagande !


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