Magazine Culture
De Michel Serres, je connaissais le nom, le visage ne m'était pas inconnu, la plume restait à découvrir.J'ai commencé par un ovni qui me laisse perplexe mais heureuse. Biogée est un livre dont j'ai parfois perdu le fil, le récit s'étant substitué à une réflexion plus globale et inversement. Mais ce sera là ma seule incompréhension. Pour le reste, il s'agit d'un recueil de nouvelles qui vous fait vous sentir vivant ! Pourquoi ? Parce qu'il interroge, il taquine l'intelligence, il rend votre lecture active car, le livre fermé, ses thèmes vous accompagnent.Ces nouvelles s'organisent selon six thèmes : les quatre éléments, le vivant, le sentant/ressentant. Chacune raconte une histoire, souvent extraordinaire : déluge, disparition, renaissance, invasion... Il est souvent question de mer, de marins, de marine. A l'image de l'eau qui couvre notre globe terrestre, l'eau envahit chaque nouvelle, plus ou moins envahissante. Et de la nouvelle, la forme s'efface, le récit se termine pour laisser place à la beauté des mots et des concepts, on plonge dans une forme de métaphysique, bercée par la musicalité des mots. La terre et le vivant sont saisis et montrés dans leur immensité et l'on craint pour leur survie...Mon moment favori ? "Les trois volcans". Scientifiques et sages, bouillonnant d'idées, vivacité de la plume : une combinaison idéale.Et le titre ? L’helléniste que je suis n'y voyait pas un néologisme mais c'en est un. C'est 'bio' pour ce qui vit et Gée pour Gaia, la terre, divinité maternelle.Merci aux éditions dialogues de m'avoir permis de découvrir Michel Serres !