ANNA KARÉNINE
Aaaaaaaaaaaaaaaaaah! (soupir de soulagement quand je suis enfin arrivée à bout de ce roman!)
Quelle punition pour n'avoir pas pu lire Guerre et Paix avec tout le monde comme il était prévu en début d'année
, quel terrible sentiment de solitude à la lecture de ce classique russe, de calvaire mené seule à un rythme qu'on essaie soutenu pour éviter de se prendre une amende à la bib' et pour pouvoir vite passer à autre chose. J'espère que cet étalage de souffrance non feinte me vaudra l'absolution de mes comparses pour l'échec de la lecture commune de Guerre et Paix.Notons quand même que je ne me suis pas forcée à lire ce livre, que personne ne m'a forcée, que j'avais envie de découvrir la plume de Tolstoï et ce Anna Karénine qui fleurait bon la grande histoire....
... mais...
Pour ceux qui ne pourront supporter de me voir souiller de mes impressions ce chef d'oeuvre, passer directement aux commentaires des meilleurs critiques qui argument merveilleusement pourquoi Anna Karénine c'est bien (je pourrais citer entre autres Keisha et Brize, mais les avis élogieux ne manquent pas).
Moi, j'ai été ravie de lire dans la préface de Louis Pauwels citant Tolstoï face à son oeuvre:
"Après Anna Karénine, qu'il déteste d'ailleurs en achevant sa composition ("c'est trop simple, c'est trop insignifiant")..."
Mais même luiiii le diiiiiiiit!!!
Qu'est-ce qui m'a concrètement gonflée (oui, allons-y franco) dans ce roman?
- l'histoire, tout simplement (mais ça pèse lourd dans l'appréciation d'un livre il faut dire), celle d'Anna en particulier (manque de pot, le livre était centré sur elle...), le fait qu'elle se pose quasi en victime de son délit d'adultère, je l'ai trouvé usante avec son Vromski.
- des scènes d'amour cliché, à un point que j'avais l'impression de lire du Harlequin amélioré, une histoire d'adultère classique et sans intérêt pour moi, des scènes par trop prévisibles et convenues. J'avoue que côté coeur, il m'intéressait davantage de savoir si Kitty et Levine allait finir ensemble en fin de compte que de suivre Anna et Vromsky qui me faisaient baîller d'ennui, mais d'une manière générale, je n'ai pas trouvé ces histoires d'amour contrarié transcendantes ni palpitantes.
- et tous ces hommes qui sanglotent toutes les 50 pages, c'était la goutte d'eau...
Cela dit, même si l'histoire en elle-même m'a (presque) profondément ennuyée, j'ai trouvé que le roman se lisait bien, vraiment, ceci étant problablement dû au style de l'auteur, qui, malgré le trop de détails dans l'action, les mouvements, les événements, a su donner un rythme dynamique à son récit. Ça m'a vraiment étonnée que malgré le fait que j'avais du mal à apprécier l'histoire, j'avançais plutôt bien dans ce petit pavé.
Une grande fresque sociale se dessine aussi en arrière-plan, Tolstoï dresse le portrait d'une société prête à exploser, en développant, par l'intermédiaire de ses personnages, les questions politiques et agraires de son temps. C'est un document richement étoffé en ce sens, qui pourrait avoir valeur de témoignage d'époque,pour qui s'intéresserait à ces problématiques.
Ce qui m'a marquée aussi positivement, c'est l'humour de Tolstoï dans certaines scènes et réflexions. En tête j'ai la scène désopilante avec l'avocat que le mari d'Anna va consulter, il y a aussi les scènes avec Levine dont la gaucherie et le manque de confiance le rendent amusant et attachant.
Voilà, j'ai lu un Tolstoï, peut-être pas celui qui me convient le mieux. Toujours partante pour Guerre et Paix, même si ce ne sera raisonnablement pas dans l'immédiat
, et côté classiques russes, j'ai l'impression de me sentir plus d'affinités avec Dostoïevski quand même.Lu dans le cadre du défi
(DAL 2010 - 6 / reste 09)