Le prologue est magnifique ; nous ignorions qu’Alexis de Tocqueville avait projeté, après « La Démocratie » d’écrire sur l’Inde. La tuberculose ne lui en a pas laissé le temps.
Guy Sorman s’interroge longuement sur les institutions de l’Inde et leurs racines. On bifurque ensuite sur Romain Rolland qui attendait de l’Inde la rédemption de l’Occident. Tocqueville avait commencé à chercher la signification de l’Inde, Romain Rolland en guettait son message. Voilà les éclaireurs de l’auteur.
L’auteur a parfaitement saisi tout ce que l’Inde avait de mystérieux, sa grande différence : « L’Inde, comme une alternative, est donc là, immuable, avec son patrimoine de mystères et sa prétendue sagesse. Prétendue parce que les Indiens ne sont guère plus sages ou déraisonnables que ne le sont les Occidentaux, mais ils le sont différemment. »
Il faut lire ce livre ; Guy Sorman nous amène sur les hauteurs. Et tout y est, les problématique essentielles, l’harmonieuse anarchie, les gourous, l’islam, le tisserand, le Père Ceyrac…
Le mystère indien y est capté avec intelligence.