D’entrée de jeu, je trouve ce qualificatif extrêmement ironique de la part de journaliste montréalais. Il faut peut-être lui rappeler que tout ce qui grouille et grenouille dans l’Île est financé en grande partie par l’ensemble des contribuables de cette province.
Je soulignais sur mon compte Twitter que si le futur Colisée de Québec en est un de quêteux, Montréal n’est pas en reste avec son Stade olympique, son métro, son échangeur Turcot… de quêteux.
Parlant du Stade olympique, le Québec tout entier va encore casquer pour quelques centaines de millions supplémentaires afin d’y crisser un nouveau toit fixe, si ce n’est pas un stade de quêteux au sens que donne Boisvert à cette expression, je me demande ce que c’est. J’en profite pour rappeler que Montréal est probablement la seule ville olympique au monde à avoir saccagé ses installations sportives héritées de l’Olympiade qui s’y est tenue, que ce stade n’est plus qu’un gros « Palais du commerce » de luxe?
Montréal la déprimée est jalouse, elle perd des pointes de la tarte de subvention et ça la rend hystérique. Elle a vite oublié que tous les contribuables québécois viennent de lui donner son nouveau Quartier des spectacles dont le chantier n’est pas encore terminé. Elle a aussi oublié que sa nouvelle salle pour l’OSM lui sera offerte aussi par les mêmes contribuables et on paiera également pour le nouvel échangeur Turcot. Je ne suis pas contre ces projets, probablement essentiels au développement économique et culturel de la métropole, je ne fais que souligner que ces projets sont financés par les Québécois.
Où est le privé?
Si je me réjouis de voir le projet de nouvel amphithéâtre se réaliser, la capitale mérite un amphithéâtre sportif digne de ce nom, j’ai tout de même un sacré problème avec ce tsunami de fonds publics qui y sera déversé.
J’arrive de Paris, je suis allé au Louvre, un incontournable. Or, le plus grand musée du monde, appartenant à l’État français, se rénove en grande partie grâce aux entreprises privées. Par exemple, la nouvelle salle de sculptures grecques, où se trouve la fameuse Vénus de Milo, a été entièrement restaurée grâce à une chaîne de télé japonaise et aucun français n’a fait la danse du bacon pour protester lorsque le musée a apposé une sobre plaque à l’entrée en guise de remerciement!
À Québec, Régis Labaume a obtenu de Jean Charest 45% du financement de son nouveau Colisée. Stephen Harper sera à Québec prochainement et nul ne doute qu’il y annonce aussi sa bonne nouvelle. Je ne suis pas dupe, le calcul politique fait partie de l’équation, à preuve, même Gérard Deltell est entré dans la danse des millions.
Si le seul parti de droite reconnu à l’Assemblée nationale n’y voit aucune contradiction, qui suis-je pour exprimer un malaise certain? Il me semble tout de même que le privé doit être le principal bailleur de fonds de ce projet qui, en fin de compte, n’est que commercial.
***
Texte initialement publié sur Écran radar, le 9 septembre 2010
Politicoblogue - Parce que la politique est partout...
Un Colisée de quêteux, vraiment?