Une chronique de Sypnos
Remake du petit classique réalisé en 1978 par Joe Dante (Gremlins, les Looney Tunes Passent A l'Action), puis repris en 1995 pour une production câble, Piranha échoue cette fois-ci au frenchy Alexandre Aja déjà réalisateur du très bon remake de The Hills Have Eyes.
A-t-il réussi son pari avec son Piranha ? Je dirais que oui.
Doté d'un budget qu'on imagine confortable, Aja passe du 1.85 au grain pellicule marqué (format utilisé sur l'original et si agréable sur ce genre de
production) au Scope 2.35 flamboyant et à la 3D sur son remake. Je reviendrais sur ce dernier point en fin de critique.
Piranha est le film adéquat pour une soirée bière et pizza entre potes. Le Springbreak donne ici lieu à la contemplation de sublimes "décors" naturels ou non... On prendra grand plaisir au clin d'œil du plan d'ouverture rappelant le set du remake de Hills Have Eyes et a une
pléthore de miss aux bikinis tous plus alléchants les uns que les autres... Du tout bon pour l'amateur de ce genre de prod où le casting féminin
est souvent un atout majeur... remember Jamie Lee Curtis, Caroline Munro et tant d'autres actrices ayant fait don de leurs corps sur l'autel de l'horreur
sur pellicule...
Le casting pour autant ne s'arrête pas là, il y a un paquet de tronches dans ce film. De Richard Dreyfuss (chasseur de requin dans le Jaws de Spielberg)
à Eli Roth (réalisateur de Cabin Fever) en passant par Christopher Lloyd, notre Doc échappé de Back To The Future, Aja s'est payé des comédiens
de talents qui viennent ici se faire plaisir.
Elisabeth Shue (toujours aussi mimi) et Ving Rhames (toujours aussi balèze) font également partie de cette joyeuse bande et jouent les flics à la "Chief
Brody" tentant de tenir les abords du lac lors du Springbreak annuel alors qu'un séisme lâche dans le lac des Piranhas préhistoriques...
Du balisé à partir de là, car il y a peu de surprises dans le film, il faut bien l'avouer...
Piranha est un film de bestioles efficace mais peu innovant sauf sur un point, celui des SFX gore. Nicotero et Berger, les N&B du
feu KNB ont en effet fait preuve ici d'un travail tout bonnement superbe. On a rarement vu des corps bouffés, dépieutés comme cela. Même si le métrage se veut d'un second degré
affirmé, certaines scènes peuvent s'avérer éprouvantes pour certains. N'invitez pas de potes végétariens lors de cette soirée, car il faut aimer la viande, à défaut du poisson... Réflexion
faite, aimer les deux serait plutôt conseillé. En effet, la fameuse scène d'attaque du festival remplaçant celle de la colonie de vacances vue dans le film originel va en clouer plus d'un grâce à
son score et sa mise en image. C'est, à vrai dire, le grand climax du film qui, en combinant image, son et effets sonores impose le malaise, le vrai. Sorti de cette scène, tout le
reste du métrage est plutôt bon enfant... un désir de retrouver le B 80's et une pleine réussite car Piranha est un film fun, amusant, gore, sexy et assumé. Un pur objet de plaisir
coupable...
Voir Piranha en 3D s'avère je pense sympathique. Alexandre Aja à su jouer de cette technique (alors que le film a été shooté en 2D) et y
réussir quelques effets plaisants et moins gros que ceux d'un Destination Finale 4. Le procédé n'est pas pour autant indispensable. Pas que les effets soient mal amenés, mais
je trouve un côté artificiel au procédé. J'ai par ailleurs noté sur certains travelings une impression de voile. Ces désagréments mis à part, on peut se laisser prendre au jeu et
s'amuser de voir une bouée venir vers soi ou deux jolies sirènes nager nues... et sans queues.
Nota de ma première expérience en séance 3D salle : A vrai dire... je n'en vois pas véritablement l'intérêt en tant que spectateur.
Par contre, pour les directeurs de salle, c'est tout bénef entre l'effet dissuasif de captage vidéo et le prix de location des lunettes qui ne vous sont pas rendues en fin de séance.
Ma note : 6.5/10