Certain(e)s beaux esprits diront encore que mémé Kamizole passe du temps avec les «chiens écrasés»… Mais que voulez-vous, de temps à autre j’aime bien faire mumuse. D’abord parce que j’ai toujours le boyau de la rigolade. Même quand je déprime l’ironie de certaines situations me fait éclater de rire, glousser, ricaner. Et je me prends suffisamment la tête avec des sujets sérieux, graves et parfois tristes. Pourquoi me priverais-je de surcroît du plaisir féroce d’épingler ces quidams qui parce qu’ils fréquentent les allées du pouvoir se supposent au-dessus des lois qui régissent le vulgum pecus ?
C’est tout à fait ce qui s’est passé selon le titre du Figaro qui m’a interpellée hier soir en passant sur Google actualité Démission du chef de cabinet adjoint de Fran-çois Fillon. Le sous-titre résumant parfaitement l’affaire : «L’homme, contrôlé en état d’ébriété mercredi soir au volant de sa voiture, aurait eu un «comportement insul-tant» envers la police».
Cela a eu lieu le mercredi 8 septembre 2010 en fin de soirée – à mon avis il venait d’arroser le succès de la manif de mardi contre le projet de retraite de son patron
Selon Le Monde du 10 septembre 2010 Un collaborateur de François Fillon démissionne après un contrôle en état d’ébriété Gilles Dufeigneux, Enarque de 46 ans, conseiller régional de Bretagne et conseiller municipal de Vannes «se serait montré insultant et très énervé»…
Sans doute a-t-il perdu son poste à Matignon mais il n’en a pas moins bénéficié d’un traitement de faveur. Non seulement il n’a pas été soumis au contrôle d’alcoolémie mais il n’aurait même pas été verbalisé ! Mieux, les policiers ne pouvant tout de même pas le laisser repartir au volant de sa voiture dans cet état, il a été gentiment reconduit chez lui par le commissaire appelé en renfort.
Je ne sais pas si vous êtes un peu au courant de ce qui se passe dans un tel cas pour le pékin moyen. C’est embarquement immédiat non pour Cythère mais direc-tion le commissariat dans le panier à salades ou la voiture des pandores après une fouille au corps et même les menottes si la personne est agitée. Garde à vue et la nuit passée dans une cellule de dégrisement. Retrait immédiat du permis de conduire transmis à la Préfec-ture. Procès-verbal, convocation ultérieure pour le procès correctionnel précédé d’une visite médicale par un médecin de la DDASS qui cherchera à déterminer – examens biologiques (non remboursés) à l’appui – si la personne est un alcoolique d’habitude ou s’il s’agit d’une exception.
Certes, la lutte contre l’alcoolisme au volant est indispensable. Trop d’accidents parfois mortels provoqués par la conduite sous imprégnation éthylique et un trop grand laxisme de la justice dans le passé. «Boire ou conduire, il faut choisir» !
Mais toutes les personnes qui ont connu cette procédure disent l’avoir vécue comme un véritable coup de tonnerre, un tremblement de terre ou un tsunami. Subir une garde à vue qu’elles pensaient réservée aux criminels et grands délinquants. Quelque chose a basculé du jour au lendemain dans leur vie. Quand bien même les policiers auraient-ils été tout à fait corrects à leur égard.