Ils sont donc rentrés. Gamins et professeurs ont repris le chemin de l’école, plus ou moins de bon cœur mais tous avec leurs cartables. Cartables, sacs à dos, valises à roulette, besaces etc. ne chipotons pas sur les mots, chacun a fait à son idée et selon ses forces en fonction du poids de fournitures scolaires à trimballer.
La rentrée des classes c’est un rythme qui reprend, des bruits éteints tout l’été qui de nouveau redonnent vie à la ville. La musique urbaine programmée reprend ses horaires habituels, scandant le mouvement de la vie écolière. Ca commence le matin vers 8h15 – 8h30, tandis que j’attaque mon second café en écoutant les infos à la radio, j’entends les poussettes et les petits accompagnés de leurs parents, le plus souvent les mères, qui passent sous mes fenêtres. Crissements des roues sur le gravier. Certains se hâtent, d’autres traînent, à cette heure les enfants sont assez calmes, certains se dirigent vers l’école Saint-Exupéry et d’autres vers l’école maternelle Ramon ; ils se croisent en serrant leur doudou dans leurs bras à peine éveillés. Vers 10h, si les vents sont au beau temps, m’arrive la rumeur joyeuse d’une cour de récréation livrée aux jeux des enfants, cette fois bien réveillés et heureux de se sortir d’un cours de lecture ou de calcul. Eclats de voix et rires. En fin de matinée, après 11h30, une partie de ceux qui sont passés devant chez moi ce matin, refait le trajet inverse pour rentrer déjeuner à la maison, les autres iront à la cantine manger les poissons panés rectangulaires et les petits pois bien ronds. Un peu avant 13h30 le ballet recommence et c’est à 15h que la récréation bat son plein, on crie plus fort, passablement énervés ou excités par ces longues heures de classe, enfermés alors que derrière les fenêtres le soleil nargue les moins attentifs. Enfin la pendule consent à indiquer l’heure de la sortie qui s’échelonne à partir de 16h30 pour ceux dont un parent ne travaille pas et vient les chercher, jusqu’à plus tard s’ils restent à l’étude. L’animation est à son maximum dans les rues, petits accompagnés d’adultes, gamins plus âgés rentrant par groupes chahuteurs, adolescents frimeurs traînant nonchalamment les yeux rivés sur leur téléphone portable. De leur côté les petites vieilles se hâtent lentement vers le supermarché pour quelques menues emplettes, profitant de cette euphorie générale qui leur redonne un semblant de vie sociale.
Le pouls de la ville s’est remis à battre à un rythme normal, nous sommes vivants. Bonne nouvelle, non ?