Ma vie au rayon yaourts

Publié le 11 septembre 2010 par Fred Desbordes

On sous-estime complètement la puissance d'un rayon particulièrement bien achalandé comme celui des yahourts.

Alors que je faisais mes courses au Leclerc du coin, passant en revue minutieusement l'étalage de Bifidus actifs, de crèmes brûlées de chez Mémé et autres profiteroles, je pris soudain conscience que ma vie sentimentale se résumait, pour ainsi dire, à une de mes longues réflexions au rayon lactose. Une marche apnéique entre les yaourts aux fruits avec ou sans morceaux et ceux plus onctueux, goût nature ou bulgare selon.

Et je déambulais, hésitant entre ceux à 0% et ceux avec de la mousse, et juste après il y avait ceux à la crème : brûlée, pas brûlée, chocolat, morceaux, sans morceaux, grand marnier, caramel, arôme de synthèse et E 512 en option.

Au bout d'une demi-heure d'allers et retours indécis, sans surprise, j'ai sorti ma « eighty ball », lui demandant si je devais prendre de la faisselle. Elle m'a répondu : not yet. Bon, ben pas de faisselle aujourd'hui. On reviendra la semaine prochaine alors.

Parfois, les yaourts ont l'air très alléchants. Emballages sympas, pas de blabla mais quand on regarde la composition, tout de suite les choses se compliquent : arôme artificiel, sucre de synthèse, conservateurs en tout genre, j'en passe et des meilleurs.

Parfois les yaourts soufflent « manges-moi »… Mais n'étant pas vraiment sûre d'avoir bien entendu, je reste dubitative quand au message qui m'est adressée.

Parfois l'emballage dit aussi « ouverture facile », mais les concepteurs n'ont pas envisagés que des gens comme moi ne trouve pas cela forcément é-vi-dent. Ouverture facile, ouverture facile… Combien de yaourts m'ont pété entre les doigts, tout ça parce-que l'opercule était coincé ?

Voilà. Ma vie sentimentale est comme une longue procession au rayon très frais de chez Leclerc, j'y vais, je regarde ce yaourt très chouette qui me plaît beaucoup et… Je prend du fromage.