The nurse who loved me

Publié le 11 février 2010 par Luxyukiiste
I’m taking her home with me all dressed in white
She’s got everything I need pharmacy keys
She’s falling hard for me I can see it in her eyes
She acts just like a nurse with all the other guys
(A Perfect Circle : The nurse who loved me
)

Comme mon article Chronic’Hosto l’expliquait, j’ai passé une semaine à l’hôpital, entouré le plus souvent d’infirmières affichant certainement différents stades de la vingtaine. En société, et même en privé, je suis un jeune homme poli et respectueux, et pas assez téméraire pour outrepasser mon rôle, et lancer des propositions indécentes qui pourraient indisposer mon élue du personnel et me coller une étiquette de patient dangereux. Pourtant, dans la tête, les jours qui s’enchaînent laissent le temps de rêver et de réfléchir à ce qui déclenche et encourage ce fantasme. Premièrement, je pense que le plaisir d’être choyé et bien traité rend instantanément amoureux. Quoi de mieux qu’une personne dont le rôle est d’apaiser votre douleur, de s’occuper de vous quoi qu’il arrive, d’écouter vos impressions, et de rassurer vos inquiétudes ? C’est évidemment agréable et ça l’est encore plus si la personne est à votre goût. Si l’on explore aussi une théorie moins flatteuse pour les femmes, le fait de pouvoir sonner l’infirmière peut en exciter certains, mais ce délire du contrôle ne m’intéresse pas vraiment. L’autre moteur du fantasme est la tentation de le réaliser, soit par une proposition directe, soit, au contraire, et, à mon avis, le plus souvent, par une initiative de l’infirmière elle-même, décidant tout d’un coup que vous avez besoin d’une autre sorte de soin que ceux prodigués habituellement. Tellement d’histoires à ce sujet ont été lues dans les magazines masculins et sur Internet ; difficile de dire lesquelles sont vraies, mais je ne peux m’empêcher de penser que quelques chanceux sont déjà tombés sur l’employée coquine qui a envie d’oublier un moment les tracas d’un travail difficile qui demande une attention de tous les instants et une véritable dévotion à l’autre ; quitte à donner son temps et son énergie, autant s’offrir en entier en étant enfin un peu satisfaite soi-même…

Cette idée de l’infirmière à l’attaque de votre corps est évidemment très masculine et rejoint celle de l’infirmière cajoleuse du premier point : vous êtes le patient, immobilisé sur votre lit, et dans votre malheur, une bonne fée au grand coeur et aux gros seins laisse parler sur vous sa connaissance experte du corps humain des zones érogènes… et vous accompagne jusqu’à la petite mort. Le troisième élément, c’est la transgression. En effet, l’hôpital est-il communément vu comme un lieu dédié à l’activité sexuelle ? Pour la plupart des gens, je pense qu’on va du lieu pas très drôle mais supportable où l’on est passé après une vilaine fracture, au sanctuaire déchirant où l’on a vu mourir ses proches. Peut-être que, comme en prison, les patients de longue durée qui ont la possibilité d’avoir une activité sexuelle avec leur conjoint/e le peuvent à la discrétion du personnel ; mais en dehors de ça, transformer le milieu hospitalier, ses machines qui font bip bip, son odeur de détergent, ses tuyaux qui rentrent dans les veines, en quelque chose d’excitant, est très loin d’être évident. Heureusement qu’il y a les infirmières… Mais que faire ? Comment avouer à celle qui vient vous voir tous les jours que ses attentions vous rendent dingue et que vous ne tenez plus ? Comment faire pour l’infirmière coquine dont nous rêvons tous pour effectuer son forfait sans vous faire repérer ? Partout, les patients, les chefs, rôdent, et ont des yeux et des oreilles. Que faut-il ? La discrétion ? Le silence ? La complicité d’un tiers ? L’idée d’une supercherie ou d’un voile masquant la guérison attentionnée de votre entrejambe, retrouvant sur le coup force et vivacité ? Toute cette crainte fait partie intégrante du fantasme. C’est identique à faire l’amour dans la nature ou un endroit public : la crainte d’être découvert double parfois le plaisir.

Dernière chose, à moins d’avoir un minimum de connaissances en médecine, le personnel hospitalier est plutôt, en général, tenu en respect, surtout quand notre santé est en jeu. L’uniforme, représentant toujours une sorte d’autorité, c’est un jeu de la destituer et/ou de la voir s’abandonner un moment pour devenir votre égal. Combien fantasment également sur les fliquettes ? Evidemment, la blancheur de l’uniforme des infirmières suscite la curiosité des observateurs scrutant les fautives qui choisiront la mauvaise couleur de sous-vêtements, au mépris de toute idée de discrétion. Il serait intéressant de faire/lire une étude expliquant le rapport de chaque couleur avec le sexe, mais il est évident que le blanc est symbole de pureté et de virginité : la couleur du linge propre. Si l’on considère la maladie comme une sorte de tâche obscure, considérons également que l’hôpital est censé vous laver de ces souillures pour que vous puissiez briller à nouveau, physiquement et mentalement. Donc, deux choses : ce qui est pur (l’uniforme) ne demande qu’à être souillé par la luxure, et l’intervention du rouge sur la croix hospitalière fait appel aux passions et aux plaisirs, tout l’inverse du blanc. De plus, l’imagination masculine se représentera systématiquement un uniforme comme plus déshabillé et décolleté, étrangement. Et les infirmières, probablement avec d’avantageuses poitrines, comme celle que vous voyez sur cette page et qui, pour les curieux, est celle de Miri Hanai, une gravure idol de 25 ans. Le milieu fétichiste s’est emparé depuis bien longtemps de la fascination pour les uniformes divers et de nombreux sites proposent à la vente la panoplie complète de l’infirmière sexy, promesse de jeux de rôle chauds entre conjoints, ou non. Une source inattendue, le site Histoire de la psychiatrie en France, propose la description suivante de l’importance du port de l’uniforme par les infirmières : Elle laisse de côté ses soucis personnels pour n’être plus que bonne humeur et se mettre toute entière, corps et âme, à la disposition des malades qui ont besoin d’elle. Elève, elle ne songe qu’à s’instruire. Est-elle en service, dès qu’ils l’aperçoivent les malades reconnaissent parmi d’autres la personne à qui ils peuvent s’adresser avec confiance, auprès de qui ils vont trouver le soulagement et l’aide auxquels ils aspirent.

Qui sait, il y a certainement d’autres choses à dire sur le sujet, mais ce sont celles qui me sont venues. Au départ, ce paragraphe devait être inclus dans un autre article, mais sa longueur lui a permis d’être isolé ici et de doubler la quantité de photos, bande de chanceux. En attendant, rêvons donc d’aventures inattendues mais mieux vaut ne pas tout faire pour se retrouver à l’hôpital : une petite chérie, c’est quand même bien mieux…