Etat chronique de poésie 994

Publié le 11 septembre 2010 par Xavierlaine081

994 

Lourdes nuées sur la terre tremblante. 

Elle s'ébroue à répétitions, comme pour nous secouer de cette torpeur moite. 

Ici, un arpent d'arbres s'embrase comme étoupe, 

Plus loin de sombres fumées signent un éternel désarrois. 

L'homme pressé ne sait pas comment nourrir les mots. 

Il les écrase de son pas lourd. 

Quoi, toujours nous n'aurions 

D'autre choix que la fuite, 

Entre deux bras accueillants et nus, 

Cœur en berne d'avoir si mal vécu? 

Quoi, d'autre avenir que la nudité blême, 

Au fond d'un bordel d'infortune, 

Histoire d'oublier, au fond d'un verre, 

L'âpre devoir d'exister ou survivre? 

Point de vie qui ne nous soit donnée. 

Il nous faut la prendre à bras le cœur, 

La voler en moissons de baisers, 

Au nez des indignes fortunes. 

Quoi, toujours ce serait 

Les jours qui se défilent, 

En bouillons de mauvaise soupe? 

Qu'amour soit donc notre vaisseau 

Notre bouée, notre canot 

En ces temps d'insupportables tempêtes. 

Manosque, 7 août 2010

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