11 septembre 2010
Devons-nous débattre de tous nos problèmes politiques et culturels ouvertement sur Internet ?
Commentaire sur Facebook
L´Internet est un médium de communication d´une valeur et d´une célérité sans pareille ; il faut savoir l´employer pour informer, critiquer, rallier les gens à des idées et causes communes.
@ Chère Nathalie K., j´ai aimé votre intervention parce qu´elle allait exactement dans mon sens; voyez-vous, même si Lisiki évoque un problème ou l´expose d´une manière intellectuelle, ce problème concerne aussi toutes les autres personnes de la société congolaise et même un peu plus largement les autres africains confrontés avec le même mal de manque d´élites intelligentes et averties. Trouver le financement d´une politique de renouveau social ne peut pas être débattu sur Face, j´en conviens, mais la problématique en elle-même bien ! Voyez-vous, notre illogisme actuel qui nous fait importer et dépenser nos accumulations au lieu de les investir dans l´avenir de notre production, dans l´éducation, la formation professionnelle, les universités productives et de niveau élevé...tout cela ne peut pas se débattre à huis clos; cela touche tout le monde d´autant que le problème présente le caractère de ce qu´on appelle "un cercle vicieux". Si tout le monde ne comprend pas ce qui se passe, le changement ou tout changement n´en sera que plus ardu et difficile. C´est notamment l´erreur que commettent bien d´élites du pouvoir en Afrique actuellement de croire que s´ils sont les seuls à comprendre la réalité et l´enjeu de notre développement, il n´en resteront que beaucoup plus longtemps au pouvoir. Or ils n´arriveront à rien, et cela est tout de même important !
Je parle souvent de l´esclavage, des erreurs de faiblesse faites dans le
passé; tout cela nous a valu bien de déboires, et mon Dieu combien de
souffrance ! Mais un défaut m´est particulièrement condamnable: celui du défaut
de propagation de l´information et de la connaissance, et celui, bien sûr de ne
pas avoir tout mis en oeuvre pour élever et former des intellectuels de hauts
niveau rationnel et logique. Pendant que les occidentaux, durant 400 ans nous
prenaient nos arrières et arrières parents en esclavage et nous employaient à
produire la plus value permettant à leurs économies de s´enrichir et se
développer ; cette même plus value a été employée à créer des écoles et des
universités permettant à leurs meilleurs enfants de s´épanouir
intellectuellement et venir, de génération en génération, améliorer avec des
inventions et des idées techniques et scientifiques, leur avenir et accroître leur
potentiel économique, militaire et productif. Nous cependant, nous nous avons
été privés de nos meilleurs substances humaines, de libre épanouissement,
d´élites réellement instruites et au courant de ce qui se passait
véritablement...etc. Beaucoup d´africains parlent de l´esclavage, de la
colonisation ou même de la francafrique aujourd´hui; mais ils en parlent plus
pour se révolter ou entretenir leur victimairisme opportuniste, qu´ils ne savent pourquoi cela a été fait et quelles en
furent les conséquences directes et indirectes.
Mais, si aujourd´hui nous voulons réparer les erreurs du passé et mieux
nous épanouir et mettre à jour le meilleur de nous-mêmes parce que toute
culture, tout pays s´en nourrit; il faut absolument permettre à nos meilleurs
enfants d´être bien formés et d´avoir les moyens de s´épanouir le plus
profondément intellectuellement, esthétiquement, techniquement...etc. Mais nous
dépensons actuellement nos maigres moyens...pour nous priver de moyens de nous
améliorer et de cultiver dans nos enfants le meilleur d´eux-mêmes. Chez certains
africains on se demande même s´ils savent ce que c´est, même si on les entend
partout s´égosiller: unité africaine, révolution, panafricanisme ou chanter les
louange de leur identité passée ou à restaurer. Tant que l´instruction, la
formation professionnelle, les universités et les hautes écoles techniques en
Afrique n´avaient pas de qualité intransigeante leur permettant de produire et
s´enquérir de l´impossible qui dort en eux et le mettre au service de leurs
sociétés respectives, tous ces cris ne valaient pas un rond. Ils étaient plus de prétextes
de stagnation et source d´encore plus de médiocrité qu´ils étaient réellement
salvateurs et modernisant. Briser ce carcan de cerles vicieux et redynamiser nos sociétés devient
notre meilleur devoir, et même si certaines choses ne peuvent pas être dites en
public, notre problématique doit cependant être comprise par le plus grand
nombre de gens que possible.
Financer quelque chose, c´est seulement vouloir atteindre un certain but
tout en y mettant tous les moyens utiles et les instruments adéquats à sa
réalisation. L´économie bien comprise se doit de commencer dès la naissance
d´un enfant, et même bien avant sa naissance, à lui créer les conditions
opportunes dans lesquelles il naîtra, se développera, sera nourri, éduqué, instruit,
habillé et l´emploi qu´il occupera plus tard pour se réaliser et servir au mieux sa société. Ne pas créer l´emploi chez nous pour les
intellectuels, les chercheurs et techniciens créatifs et innovateurs nous
renvoie dans la pauvreté et l´indigence. Nous devons le comprendre. Et au
besoin tous parce qu´actuellement, au rythme où vont les choses, nous nous
suicidons plutôt...en croyant bêtement que nous gagnons du terrain. Ceux qui
avancent, on peut voir ce dont ils sont capables en l´exemple de la Chine, de
l´inde, du Brésil. Serions-nous tous aveugles ou serions-nous tout simplement
bêtes par nature et moins doués intellectuellement que les autres peuples de la
terre ? Rien que dans la souffrance et les humiliations que nous avons subies
dans notre histoire n´importe quelle race saine se serait longtemps organisée à
s´éviter la pauvreté et la dépendance. N´est-il pas temps que nous prouvions
que nous en sommes capables...avec une intelligence sociale et culturelle
adéquate et conséquente ? Il est grand temps, à mon avis, vraiment grand temps.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance