Petit billet pour exprimer une pensée qui me trotte depuis longtemps dans la
tête.
J’entendais, ce matin, Mohammed Moussaoui président du Conseil Français du
Culte Musulman, interrogé sur Europe par Fogiel.
Il regrettait l’amalgame entre islam et terroristes, et notamment
l’utilisation du terme islamiste pour qualifier les attentats et autre actes de
barbarie commis par des personnes qui selon lui, n’ont rien à voir avec la
majorité de musulmans notamment français !
« Il faut affirmer que les musulmans n’acceptent pas qu’on associe leur
religion aux terroristes, dont les actions sont la négation même des valeurs et
des principes l’Islam. On sent que dès qu’il y a un acte de violence dans le
monde et qu’on l’associe, notamment à travers des termes dérivés de l’Islam,
cela créé chez les musulmans le sentiment d’être stigmatisés. »
Bien entendu, il a raison, il ne faut jamais généraliser les actes et les
propos d’une petite minorité et comparer les quelques forcenés du Pakistan,
d’Iran, de Somalie, d’Indonésie, d’Egypte, d’Arabie Saoudite, d’Aghanistan…..et
j’en passe et des meilleures avec Ahmed, Mahande ou kader que je côtoie tous
les jours et dont j’apprécie tout à fait la compagnie !
Le problème quand même, c’est que dire cela, c’est être dans le bon
sentiment, c’est se transporter dans un monde idéal, un monde de bisounours ou
tout le monde raisonne avec sagesse, pondération, intelligence et tolérance
!
Dans la réalité, une religion comme une profession, une association ou tout
ce que vous voulez, est considérée d’après le comportement de ses pratiquants
les plus visibles, de quelques uns, pas de la masse !
Généraliser est une pratique largement répandue. Comme chacun sait, les
politiques sont tous des pourris, les fonctionnaires tous des fainéants, les
portugaise toutes des velues et les coiffeurs tous homosexuels !
Dans un environnement mondialisé ou dans les 30 secondes qui suivent, le
monde entier est informé d’un attentat sanglant à Karachi ou qu’un tribunal
Iranien a condamné une pauvre femme au fouet puis à mort par lapidation pour
cause d’adultère présumé, tout cela en se référant à l’Islam, comment éviter
que cette religion ne soit jugée par beaucoup à l’aulne de ces évènements
!
D’autant plus que les plus modérés ont beau répéter que tout cela ce n’est
le fait que d’une petite minorité de fanatiques et que l’Islam n’est pas
intrinsèquement une religion qui prête à la violence, la répétition quasi
quotidienne des méfaits commis en son nom et leur brutalité sinon leur
barbarie, semblent contredire cette affirmation !
Et il ne sert à rien de rétorquer que toutes les saloperies commises au nom
de cette religion ne sont pas dans le Coran, ce qui revient à dire, lisez le
Coran et vous verrez bien que nul part il est écrit qu’il faut lapider les
femmes soupçonnées d’adultère ou trucider son voisin sous prétexte qu’il ne
pratique pas tout à fait comme vous !
Ce n’est pas aux autres de lire le Coran pour vérifier si il est bien
pratiqué par ses adeptes, d’autant plus qu’il apparait que le Coran, comme la
Bible d’ailleurs, se prête à moult interprétations !
C’est aux musulmans eux même de se remettre en question et de se demander
comment il se fait qu’à partir d’un même texte sacré, celui auquel ils se
réfèrent tous, certains justifient les pires horreurs !
Tout cela pour dire à Monsieur Moussaoui que si généralisation il y a, que
si « stigmatisation » il y a, c’est peut-être aussi parce que les
musulmans modérés qu’il représente, n’affirment pas assez haut et assez fort
que le Coran ce n’est pas la Burka, les attentats, les anathèmes ou la
lapidation !
C’est peut-être parce qu’ils ne condamnent pas assez fermement et sans
aucune réserve ou ambigüité les agissements de ceux qui, selon eux, dévoient
l’Islam ! Ces prises de positions sont d’autant plus indispensables que,
contrairement à la religion catholique, l’Islam ne parle pas d’une seule voix,
elle n’a pas un représentant reconnus par tous qui serait chargé de définir et
exposer la ligne de conduite officielle d’un bon musulman !
D’ailleurs, ce qui me semble assez significatif, c’est qu’en fin
d’entretien, Fogiel l’a questionné à propos du sort de Sakineh qui risque sinon
la lapidation du moins la peine de mort. Alors que l’on était en droit de
s’attendre à une dénonciation nette, claire, franche et massive non seulement
du principe même de la lapidation mais également de la manière dont les femmes
sont considérées dans certains pays qui se réclament de l’Islam, il s’est
contenté de rappeler que la lapidation n’était pas dans le Coran et de déplorer
le sort de tous ceux qui sont emprisonnés et condamné à la peine capitale
!
Rien sur les ignobles coutumes moyenâgeuses (sic BHL) appliquée aux hommes
et surtout aux femmes par le code pénal iranien, qui pourtant s'appuie sur le
droit islamique ...dommage !...Il reste à espérer que ce ne soit pas le fait
d’une indulgence coupable !
Alors Monsieur Moussaoui, oui la généralisation est regrettable, oui il faut
la condamner, mais il me semble que vous en êtes en partie fautif !