Pour renouer avec une catégorie "Abstractions naturelles" un peu délaissée ces derniers temps, je voulais partager avec vous certaines de mes émotions lors de la visite de l'exposition "Turner et ses peintres" qui a eu lieu au Grand Palais au début de cette année.
D'un côté, vous avez l'Avalanche dans les Grisons, une toile présentée en 1810 où J.M.W. Turner parvient à rendre palpable le charivari des rochers et des pierres précipités vers la vallée par l'avalanche, la puissance des éléments et le chaos qui en résulte. Pour y parvenir, la composition est déséquilibrée, "balayée de puissantes diagonales" et la couche picturale blanche (plus épaisse que le ciel gris) est travaillée au couteau (à la manière plus tard d'un Riopelle).
De l'autre côté, une photographie d'un volcan qui a fait parler de lui dans le ciel européen, je veux parler bien sûr du volcan Eyjafjallajökull, et j'y ai trouvé soudain une improbable résonance. Même puissance tellurique, même composition ou presque ! mêmes vibrations dans les rendus vaporeux de la neige et des nuages...Nous sommes au cœur des éléments déchainés ! et imperceptiblement avec Turner nous sommes en marche vers l'abstrait...