Bruxelles préconise, le mot est doux, aux Etats membres de l’Union Européenne (UE) des plans de rigueur, sous peine de sanctions. Cette mesure passerait sans doute mieux s’il n’envisageait pas, dans le même temps, une augmentation du budget de l’UE.
En effet, la mission actuelle du polonais Januscz Lewandowski – celui-là même qui avait eu l’idée de créer un impôt européen – est d’évaluer la hausse budgétaire à prévoir pour ce qu’il qualifie de « dépenses d’avenir ». Vu sous cet angle, on pourrait presque croire à une bonne action : un effort financier maintenant pour un enrichissement sans comparaison plus tard. A voir… En attendant, la hausse du budget européen serait de 6%. Pourquoi l’UE ne rééquilibrerait-elle pas ses dépenses, en réduisant, par exemple, les traitements de ses « hauts fonctionnaires » ou ses « effectifs pléthoriques ». Elle qui sait si bien le conseiller.
Seuls trois pays ont fait entendre, pour le moment, leur mécontentement et leur désaccord : l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Et François Baroin d’ailleurs de déclarer : « les surcoûts doivent être absorbés par des redéploiements. Il est indispensable de maîtriser les dépenses européennes de la même façon que chaque Etat maîtrise les siens. » En fait, c’est peut-être cela, la politique européenne : imposer aux autres un joug qu’elle-même ne touche pas du bout des doigts, et assujettir, sous couvert de vertu, les Etats membres pour son propre intérêt. Du moins peut-on s’interroger…