L'acharnement du pouvoir et du MEDEF à nous faire croire que cette réforme telle qu'elle est présentée est inéluctable et que c'est la seule solution devrait nous poser question sur son bien fondé et leurs vraies motivations.
Car il y a bien sûr d'autres solutions. Mais elles n'arrangent pas les amis de notre président. La réalité c'est que, comme la plupart des projets du clan au pouvoir, ils veulent ramener toutes les manes du marché public vers le privé.
Il en va ainsi pour les retraites comme pour le reste (soins, hôpital, sécu, poste, éducation...)
Pour nous faire rentrer dans le crâne le côté inéluctable du projet les arguments sont bien appris et répétés en boucle à l'envi par les toutous du monarque :
"La retraite par répartition n'est plus d'actualité"
"On vit de plus en plus vieux"
"Il est donc obligatoire de partir plus tard à la retraite"
"Il n'y a pas d'autres solutions"
"Partout dans le monde l'âge de la retraite recule"
Oui, l'âge de la retraite recule partout. Pourquoi ? Parceque le monde est aujourd'hui gouverné par le monde de la finance et que ce monde-là a tout intérêt à faire travailler les salariés le plus longtemps possible afin de créer un réservoir de main d'oeuvre fragile (licenciée à 58,5 ans en moyenne) de façon à pouvoir exercer une pression à la baisse sur les salaires afin d'augmeneter les dividendes des actionnaires des grandes entreprises.
Convient-il de préciser que le montant des dividendes versés est passé de 40 à 196 milliards d’euros entre 1993 et 2007 (rapport Cotis) soit une augmentation de 156 milliards qui ont peu ou pas bénéficié aux salaires ? Croyez-vous qu’il n’y aurait pas moyen de prélever, sur cette somme, l’argent nécessaire au comblement du déficit de la branche retraite ? Non bien sûr… Mieux vaut faire payer, encore et toujours, les salariés dont les acquis sont si « exorbitants » qu’ils mettent en péril la situation financière de l’économie mondiale.
Par ailleurs, certains, dans la bande de malfrats qui nous gouvernent ont bien compris que la retraite du salarié est un marché comme un autre : un pactole à capter. Donc, pour offrir ce juteux marché aux petits copains il suffit de diminuer petit à petit la retraite solidaire par répartion de telle sorte que les salariés soient contraints de s'orienter vers une épargne individuelle aux mains de gestionnaires privés. Avec son évident corollaire : créer les conditions optimums pour que le travailleur crève avant de percevoir sa première pension.
C'est ce gros gâteau de deux ou trois ans qui les "stimulent" ! Il leur restait à nous voler ce petit bout de vie en bonne santé non travaillé... ces quelques instants qui nous restent avant "la fin..." Ils le font.
Quel super luxe osons-nous réclamer là !?
On vous a dit que les caisses sont vides ... allez au boulot et jusqu'à la fin !
C'est pareil pour les "réserves" des Français, vous savez le fameux "bas de laine"... Tant qu'il reste quelques sous dans les armoires, ils n'auront de cesse de nous les prendre aussi...
Faut qu'on "crève" pauvres... Voilà leur but ultime.
Certains seront contents de ne plus avoir à payer pour les autres, mais ils oublient que lorsqu'ils seront entre les mains d'assurances privées, leurs cotisations seront calculées en fonction de leur âge et des risques de leur boulot. Donc plus tu seras vieux et plus ton boulot sera pénible, plus tu payeras !
Selon nos gouvernants, la France ne pourrait évoluer qu'au prix du sacrifice des acquis, chèrement payés et arrachés par les vilains salariés au divin patronat. Doit-on rappeler que ces acquis sont le fruit de longues luttes collectives et ont pour objectif, non seulement, de redistribuer une partie des richesses créées par ces mêmes salariés, mais aussi d’éviter les abus des classes dirigeantes en créant des protections légitimes ?
Par contre, on se garde bien de mettre l’accent sur les avantages acquis de la haute finance et des actionnaires ! C’est tellement plus facile de montrer du doigt tous ces affreux salariés qui, par leurs demandes "extravagantes" d’une plus grande justice sociale, abusent et volent l'État !
Qu’est-ce que l’évolution pour ces gens-là ? Le retour au servage ou à l’esclavage ?
Il faudrait marteler que les français ne sont pas contre la réforme des retraites, mais contre CELLE-CI, qui aura nécessairement comme conséquence, une diminution des pensions des plus fragiles au profit des plus aisés, comme d'habitude.