C’est dingue de voir désormais jusqu’où peut conduire l’unité qui triomphe au sein du parti socialiste. Voyez hier soir. Arlette Chabot, tout juste vidée de la direction de l’info de la deux, organisait un débat sur la question des retraites proposant à Martine Aubry de figurer dans l’émission – elle est après tout Première Secrétaire du PS – au titre de l’opposition. Pas de bol, Aubry présidant le conseil d’administration de l’Euro-métropole lilloise, la chef des socialistes a illico soumis le nom de Ségolène Royal à Arlette Chabot pour la remplacer. Jamais, avant que nous souffle ce vent de l’unité né à La Rochelle, on aurait imaginé que Martine Aubry offre une telle exposition médiatique à la présidente de Poitou-Charentes.
Certains, probablement dotés d’un esprit négatif, pensent que c’est une Martine Aubry ayant de la peine à formuler des propositions sur les retraites qui s’est désistée en faveur de sa rivale. Pensez-donc, il faudrait être fou pour imaginer une telle explication. En vérité, c’est tout bêtement parce que l’unité règne au parti socialiste que nos dirigeants sont redevenus interchangeables, unis autour d’une position non moins unique. D’ailleurs, à La Rochelle, Martine Aubry a dit et redit qu’il en allait désormais ainsi et que le temps des courants et coteries, des écuries et fractions était derrière nous. Aujourd’hui, qu’on se le dise, chacun peut désormais s’entendre avec l’ensemble du Parti sur le fait que les promesses d’aujourd’hui annoncent des jours meilleurs. Une fois ces jours meilleurs arrivés il sera toujours temps de formuler de déchirantes révisions.
Lyon, le 10 septembre 2010.
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