Chaumière bretonne
La fenêtre cligne sous le chaume
Enfoncé comme un chapeau
Sur le regard pieux des carreaux
Dans la cheminée
La crémaillère montre ses dents
Le feu lutine sur les fagots
Et fait grimacer les armoires
Sur le sol de terre battue
La table de chêne massif
Attend religieusement
De muets soupeurs
Sur le buffet sans cesse ciré
Des « porcelaines » conservent
Le bruit de la mer toute proche
Mais qu’on n’a pas le temps d’aller voir
A part le dimanche
Et l’horloge balance ses rames
Sur l’émail bleu des heures
Le soir la chaumière
Se referme sur ses mystères
Et ses bonheurs secrets
Alors que le vent du large
Eparpille des étoiles
Tout autour de son toit.
(Jean-Baptiste Besnard)