Les regards des maisons (Jean-Baptiste Besnard)

Par Arbrealettres


Les regards des maisons

Les persiennes ferment
les yeux de la maison
qui espionnait la rue

Il y a des maisons borgnes
des maisons aveugles
d’autres qui louchent

J’aime celles
qui ont de beaux yeux
d’abat-jour bleus
et des regards voluptueux
de lits défaits

J’aime celles
qui sourient en ouvrant
les bras de leurs escaliers
celles qui sont myopes
et qui ne voient pas plus loin
que le bout de leur toit.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration