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Rêve
Ultime refuge des âmes dans la marge
Où se tissent les mots de tendresse et d'espoir
Ceux qui nous laissent muets sur les rives d'un monde
Dont nous ne faisons pas partie
Tant
Rêveurs
Nous avons soif
*
Nous avons soif d’une justice qui tarde à s’établir
Tant d’attentes pourtant
En poings levés sur les pavés
Une rose rouge saigne
Au revers des vestons délavés
Fol espoir qui se décline en lèvres serrées
*
Lèvres serrées sous l’indigne souffrance
Voyez ce qui vient en longue cohorte maladive
Et celui-là qui vocifère ses appels
Brandit la menace de guerre civile
A défaut de conjuguer encore parcelle d’intelligence
*
Il n’est pire violence que celle de bête à l’agonie
Lui s’imagine seul à décider de notre sort
Il se prend pour dieu
N’en est que l’ombre sordide
Celle qu’il arbore en moue d’indignité
N’est rien au regard de ce que nous cultivons
En infini amour, au plus profond de nos âmes
*
Il n’est pire violence que cette insulte quotidienne
A notre attente de paix et de sérénité
*
Sur l’autre bord
Une foule se masse
Déborde les forces du désordre
Sa puissance pacifique
Est un flot que nul ne pourra ni saura contraindre
Elle est la vie qui palpite au plus secret des rives encore vierges de toute souillure
Il en est qui rêvent d’y remiser leur fortune
D’enfermer ces voix qui ne connaissent aucun barreau
Il n’est pas de cellules
Il n’est pas de nation qui sache en arrêter le cours
*
Car notre soif est immense
Celle de vivre debout
Et de marcher en chœur
Vers un autre horizon
.
Manosque, 5 août 2010
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