D'Ecosse à Paris, bon et mauvais esprits de fêtes

Par Peggy Picot

Journal de bord: des nouvelles du front

Bon ou mauvais esprit? Mauvais lorsque j'ai déserté cet espace si longtemps alors que j'étais animée de si bonnes intentions. Il y a dans mes placards, des morceaux de billets jamais publiés, alors que se poursuit la marinade de mon second rebrousse-blog auquel vous n'échapperez pas, même si à force de prendre du goût, il risque d'être drôlement faisandé.

Le jour où j'ai cherché du lait de chamelle au Monop'

Je me suis retrouvée agitée de soubresauts de mauvais esprit caractérisé alors que tout le monde trinquait déjà, à l'approche du réveillon. J'ai noirci rageusement des lignes de brouillon en inventant des recettes totalement incorrectes et certainement inappropriées à base de dattes et de lait de chamelle, puisque le couscous aux légumes avait déjà été servi au dîner officiel de l'Elysée en l'honneur d'un certain rastacouère. Cette visite avait en effet occasionné des allergies cutanées à ma conscience démocratique. Les images hallucinantes retransmises au journal télévisé cette semaine-là m'ont donné envie de me goinfrer de petit salé aux lentilles: ça vous réchauffe l'humaniste bédouin le plus douillet, même sous la tente, ça reste commode à manger, et ça pourrait plaire aux chamelles de sa suite, pardon, aux amazones en treillis.

Le jour où j'ai gonflé, gonflé avec des questions drôlement bardées

Et puis, comme je ne cuisine ("étrangement" si j'ose dire, au regard des phénomènes observés depuis presque deux mois sur la culinosphère) des plats de fêtes que les jours de fêtes, que je n'ai pas le temps, ni l'estomac, ni même l'envie de faire des essais et de commencer les agapes avant les dates consacrées des festivités gourmandes, pardonnez-moi de ne point vous avoir nourri de bûches "je t'en mets plein la vue avec ma crème au beurre de soja sans lait", de foie gras "fait maison d'après la recette du chef le plus en vue" ou de mets festifs épicés-fèvetonkatisées-pistachisés "je suis une vraie créative, éditeurs, éditeurs, découvrez mon talent et signez un livre avec moi!". L'ère de la diète sur Ma Dolce Vita a régné (comme souvent me direz-vous!) alors que derrière le rideau, les cogitations allaient bon train. Alors que le jour J s'approchait, j'étais prise dans un dilemne du type: "Si je ne fais pas de bûche en dessert à ma famille, est-ce que c'est acceptable ou pas, hein? et si je n'aime pas gober les huitres à Noël et que le moindre carpaccio de coquille st jacques me fait tourner de l'oeil, serais-je condamnée aux flammes de l'enfer gastronomique hein? et si j'ai le projet fou, fou, fou de faire une dinde farcie sans poudre de fashionistude dedans parce que mon ragazzo n'en a jamais mangé de dinde farcie, serais-je clouée au piloris culinaire, serais -je une culino-ringarde? hein?".

Le jour où je suis tombée dans la marmite du mauvais esprit de fêtes

Entre temps, à force de lire la culinosphère, j'ai développé un singulier syndrôme, j'ai eu l'idée d'un nouveau jeu! Je vous retranscris en substance cet éclair de génie qui a failli révolutionner pas mal de chose sur les blogs de cuisne et aurait pu faire de ma dolce vita, un blog de qualité, hélas, il ne verra jamais le jour, en voici un aperçu...:

"Je viens d'avoir une idée, là tout de suite, depuis ma cuisine désordonnée, d'un nouveau jeu super qui va vous plaire: c'est le jeu du "dites-moi ce que vous faites là maintenant tout de suite". Le principe de ce JEU est très simple, vous allez voir ce que vous allez voir: faites un billet où vous dites ce que vous faites là maintenant tout de suite, avec un LIEN vers ce billet, MON billet, celui-ci quoi, (très important pour que je vous repère et fasse le récapitulatif), bon, ça ne compte pas pour dire ce que vous faites là maintenant tout de suite que vous écrivez un billet sur votre blog, ok? jouez le jeu sinon ça me ferait de la peine de vous disqualifier, de vous exclure. Et ce serait grave car vous ne pourriez pas gagner un superbe prix, remis avec délibération d'un jury de haut vol dont je garde encore la surprise quelques jours (mais vous ne serez pas déçus vous allez voir.) Le prix donc pour le meilleur billet sera la queue du Mickey dédicacée par l'auteur en personne! Et ça je vous assure, faut pas passer à côté, en ces périodes de fêtes, ce serait dommage."

Le jour où j'ai enfin échappé au côté obscur de la force
Je suis partie en we à Edimbourg avec le ragazzo, juste avant Noël, pour en sentir l'atmosphère de fêtes et surtout soigner mon mauvais esprit qui décidément commençait à devenir gênant et risquait de m'attirer un sacré paquet d'ennuis. Alors, pour me faire pardonner de ce billet aux vilaines pensées, voici quelques clichés d'Edimbourg et de son marché de Noël près de Princes Street.

Quelques images pêle-mêle pour découvrir cette ville absolument superbe, où nous avons été accueillis avec une infinie gentillesse et une grande lampée de sympathie au parfum de whisky. Ca donne envie d'y retourner aux beaux jours!


Une balade du Royal Mile sur High Street jusqu'à Grassmarket
Un pub sur le Grassmarket: The Last Drop
Un cimetière à la Tim Burton: Greyfriars Churchyard


Bonnes fêtes à tous!

Et pour finir une pensée très spéciale pour des bloggeurs qui me font aimer la culinosphère: tu es adorable, quel plaisir d'avoir reçu ce petit bout de ta cuisine sucrée, 1001 mercis et à prestissimo,
les recettes d'Alba ne sont pas les plus fiables, on va devoir récidiver!
grâce à toi super Pat, mes Saint Jacques ont été une réussite, grazie mille!

Photos et texte de Peggy Picot, Tous droits réservés ©