COWBOYS DE DALLAS
L’an passé, les Boyz ont remporté la division avec une fiche de 11-5 dans leur première saison dans le nouveau stade gargantuesque du propriétaire Jerry Jones. Ils ont atteint la demi-finale de l’AFC seulement pour se faire montrer la porte de façon convaincante par Brett Favre et les Vikings. En 2010, les attentes sont beaucoup plus hautes. Le Cowboys Stadium de Jones sera l’hôte du Super Bowl en février prochain et même s’il n’y a pas eu d’annonces officielles, il est clair que les ambitions de l’équipe sont de faire partie de cette grande danse, à la maison, devant plus de 100 000 partisans en délire. On veut du grandiose et rien de moins cette année à Dallas et la chose n’est pas impossible. Voyons voir comment ça se dessine.
En attaque: Tony Romo est de plus en plus confortable en tant que meneur des Boys et il s’éloigne de de sa mauvaise réputation de s’écrouler sous la pression. Virtuellement irréprochable durant la saison régulière l’an passé, Romo sera à l’affût d’autres grosses victoires en séries pour solidifier sa carrière et sa place au sein du panthéon des Cowboys.
Pour l’épauler, Miles Austin tentera de répéter son année Cendrillon de l’an passé et devenir la cible numéro un de Romo. Sorti de nulle part, Austin est devenu une menace constante sur le terrain et à éclipsé le décevant Roy Williams à titre de receveur numéro un. Parlant de Williams, la direction des Cowboys a repêché le spectaculaire Dez Bryant en première ronde cette année pour lui chauffer les fesses et possiblement lui ravir l’autre poste de partant. Bryant a manqué toute la pré-saison mais il sera prêt pour le premier botté d’envoi et, en plus d’être un receveur spectaculaire et prometteur, il pourrait se faire les dents avec les retours de bottés sur les unités spéciales. Bryant est une future vedette pour les Cowboys et il se fera donner beaucoup de chances de se prouver, ne lui reste qu’à les saisir.
Romo peut aussi compter sur les services de l’excellent Jason Witten qui, année après année, est l’un des meilleurs TE dans la ligue pour son jeu complet et surtout ses qualités de receveurs de passes. Witten c’est la couverture chaude de Romo qui peut se permettre d’exploiter sa mobilité derrière la ligue en sachant que Clark ne sera jamais bien loin pour attraper les passes à l’improviste pour se sortir du pétrin. Sans Witten, Romo serait beaucoup plus prudent et l’offensive des Boys en souffrirait beaucoup vu qu’elle repose énormément sur les gros jeux et les dénouements spectaculaires.
Parlant de gros jeux, Felix Jones dans le champ arrière est une arme dévastatrice mais fragile pour les Cowboys. Jones est l’un des porteurs de ballons les plus rapide de la NFL et il partage la tâche avec l’un des plus solide et agressif, Marion ‘The Barbarian’ Barber. Le défaut des deux c’est qu’ils sont incapables de rester en santé et les Boys devront tôt ou tard donner les clés du char à Tashard Choice qui, malgré ses succès de l’an passé, reste un gros point d’interrogation dans le champs arrière. Le duo ‘bang & flash’ de Barber et Jones est terrifiant mais, heureusement pour les équipes adverses, ils sont aussi éphémères que fragile. Profitez-en pendant que ça passe.
On questionne aussi la fiabilité de la ligne des Cowboys. C’est un bémol mineur mais tout de même, les doutes autour de Marc Colombo et Doug Free risquent de devenir lourds en Janvier. Ça reste à voir.
En défensive: Spectaculaire est le premier mot qui vient en tête quand on pense à la défensive des Boys. Techniquement imparfaite, la défensive 3-4 des Cowboys repose énormément sur la pression et, vu l’efficacité de Demarcus Ware, ça nous offre souvent des gros sacks spectaculaires et des plaqués dévastateurs.
Pour ouvrir le jeu à Ware, le NT Jay Ratliff tient le fort et est en train de devenir l’un de meilleurs DT dans le 3-4 de la NFL. Fort et constant, Ratliff est le ciment de la ligne défensive et il permet beaucoup de liberté sur les extrémités.
On parlait aussi de Demarcus Ware mais Keith Brooking et Anthony Spencer ne sont pas piqués des vers dans la médiane et toute la vie de cette défensive passe par l’agression de ces trois secondeurs. Les Boys sont gros, ils frappent fort et surtout, ils frappent vite. Avoir Terrence Newman derrière eux pour couvrir les coins aident beaucoup la chose mais autre que lui, la tertiaire soulève quelques questions et risquent d’être le maillon faible qui accorde un ou deux gros jeux par match. Mike Jenkins sauvera quelques meubles de l’autre coté de Newman mais sinon, on espère que la pression minimisera l’exploitation des zones profondes.
Une bonne unité, au-dessus de la moyenne, mais qui dépends du succès de l’offensive pour jouer avec les devants.
L’impondérable: Felix Jones, Marion Barber et les blessures. Les Boys seront leur ennemi numéro un et ils se doivent d’être en santé pour les séries sinon, ils baisseront pavillon comme l’an passé.
Le pronostic: 11-5, Premier de division
GIANTS DE NEW YORK
Depuis qu’ils ont gâché la saison parfaite des Patriots pour gagner un Super Bowl, les Giants et l’autre Manning vivent un peu sur un nuage qui est devenu orageux l’an dernier avec les insuccès de l’équipe. Tom Coughlin et presque tous les partants sont de retour pour remédier à la situation.
En attaque: Qu’on l’aime ou pas, le bébé Manning a tout de même un championnat derrière la cravate et c’est le meneur incontesté des Giants. Il vient avec son lot de défauts mais l’organisation bâtit autour de lui et, tranquillement, les choses prennent formes autour du bras tantôt frêle, tantôt précis, du plus jeune des Mannings.
Devant lui, Steve Smith et Hakeem Nicks forment un duo de receveur dynamique qui est sur le point d’exploser. Ils gagnent du terrain, font bouger le ballon et sans nécessairement briser des records, ils causent des problèmes aux tertiaires adverses. Faut juste que Manning attrape le rythme de ses receveurs et l’attaque aérienne, sans éclat, sera en santé. On jette un œil curieux sur la recrue Victor Cruz qui a tout simplement explosé en pré-saison, forçant l’équipe à lui offrir un poste même s’il s’est présenté au camp sans avoir été repêché. En plus de Cruz, le jeune Mario Manningham peut étirer les zones et obligent une couverture plus large contre les Giants, ce qui est non négligeable. Il ne faut cependant pas trop miser sa maison sur le succès de Manningham,. C’est une petite attraction amusante, sans plus.
Manning peut aussi miser sur Kevin Boss qui est un TE sous-évalué qui offre de bien fiers services. Les cinq touchés qu’il a attrapé l’an dernier n’étaient pas dus au hasard et il devrait répéter ses statistiques sans trop de problèmes.
Et dans le champ arrière, c’est le changement de garde pour fêter l’ouverture du nouveau Giants Stadium. Brandon Jacobs a perdu le poste de partant qu’il avait obtenu à la retraite de Tiki Barber, rien de moins. Ahmad Bradshaw est plus jeune, plus dynamique et sa polyvalence semble plaire à l’équipe de Coughlin qui lui donne un vote de confiance pour recevoir le ballon des mains de Manning. On n’est pas en amour avec Bradshaw mais c’est vrai que Jacobs a ralenti depuis deux ans et son style très ‘rentre-dedans’ est de moins en moins efficace vue sa perte de puissance brute et ses blessures abondantes. Donc, entre un autobus fatigué et une voiture sport moyenne gamme, on prend une chance et on met la pédale au fond sur la petite sportive qui essaie de jouer dans la cour des grands. Ça promet.
C’est dur d’être en amour avec l’offensive des Giants mais tous les éléments sont au bon endroit et une saison dans la moyenne pourrait être suffisante pour tenir l’équipe dans les hautes sphères de la division. Faut juste éviter les erreurs et s’en tenir à un style sans artifice qui favorise le contrôle de l’horloge.
En défensive: Il y a trois ans, c'était la fierté de l’équipe. La pression était omniprésente et personne ne perçait les bleus. Depuis, on s’assoit un peu fort sur la réputation et il faudrait changer deux ou trois trucs pour revamper le tout.
La ligne est toujours aussi alléchante avec Justin Tuck et Mathias Kinawuka aux extrémités qui sont très efficaces et parmi les meilleurs de la NFL. Tuck était un peu au ralenti l’an dernier mais son talent est indéniable pour venir foutre le trouble dans le champ arrière adverse et s’il retrouve son aplomb, tout ira bien pour les bleus. On soulève des questions au niveau des DT par contre, Barry Cofield et Chris Canty sont plus des projets que de valeurs sûres mais, comme ils sont bien entouré, le développement pourrait être fluide et efficace.
Derrière la ligne, les secondeurs sont très volatiles, au mieux. Michael Bolley ne rajeunit pas et Keith Bulluck change de décor en espérant relancer sa carrière. L’expérience est définitivement au rendez-vous mais on s’inquiète au niveau du ‘first step’ qui risque d’être en retard contre les porteurs de ballons plus dynamiques et les gros TE agressifs. La couverture de zone risque d’être bien soutenue mais pour le reste, va falloir être créatif pour cacher ses faiblesses.
Dans la tertiaire, c’est tout ou rien. On aime Corey Webster et l’arrivée d’Antrel Rolle, malgré son salaire, reste une bonne chose. Mais on cherche les véritable bons côtés au safety Kenny Phillips et l’autre demi partant, Terrell Thomas, n’est pas vraiment une menace pour un receveur compétent.
Dans l’ensemble, la défensive pourrait faire des belles choses si elle minimise les risques et maximise la rapidité avec laquelle elle peut atteindre le quart adverse. Mais une équipe up tempo pourra découper en rondelle les couvertures plus poreuses de la tertiaire.
L’impondérable: Les Giants ont un calendrier difficile et vraiment, on pense que l’inconstance sera le fléau de l’équipe. Il n’y a pas de vrais défauts absolument terribles mais tout l’ensemble repose sur une montagne d’hypothèses et, fondamentalement, le bras d’Eli Manning n’est pas fiable à toutes les semaines. Dans cette division, les semaines de vacances d’Eli seront fatales et les Giants ne seront pas de retour en séries cette année.
Le pronostic: 8-8, troisième de division
EAGLES DE PHILADELPHIE
Donovan McNabb n’est plus qu’un souvenir à Philadelphie, c’est le début de l’ère Kevin Kolb pour le meilleur et pour le pire. La direction a jeté les dés, à la manière des Packers il y a trois ans, et on espère le même genre de résultats mais plus rapidement. Est-ce que Kolb a l’étoffe pour trimballer les verts en séries?
En attaque: C’est le baptême de Kevin Kolb qui, selon les pronostics, est très bon, voir aussi bon que McNabb qui est tout de même l’un des cinq ou six meilleurs quarts des dernières années. Kolb, heureusement, n’est pas seul et cherchera définitivement son spectaculaire receveur DeSean Jackson qui est une menace constante sur le terrain. Dès qu’il touche au ballon on est en droit de croire à un long jeu pour un toucher. Il est flamboyant mais a encore quelques difficultés à bien se libérer. Quand les routes seront acquises, Jackson sera parmi l’élite de la ligue. À ses cotés, le jeune Jeremy Maclin est plein de potentiel aussi et la chimie entre lui et Kolb est bonne, créant un 1-2 punch plutôt intéressant pour les Eagles. L’avantage de ce noyau c’est qu’il est jeune et qu’il gagnera en maturité ensemble. Pour cette année ce n’est peut-être pas la recette parfaite mais c’est toute une foulée dans la bonne direction.
Même son de cloche au niveau de LeSean McCoy qui prend le collier de partant au poste de RB avec le départ de Brian Westbrook, le vieux cheval de guerre des Eagles. McCoy est aussi, sinon plus versatile que Westbrook. Il peut agir en tant que receveur derrière la ligne de mêlée et aussi à titre de porteur en ligne droite pour le travail plus physique. McCoy est un projet mais il recevra souvent le ballon et il pourrait connaître toute une saison.
Sauf que c’est pas mal tout ce que l’on aime dans l’arsenal des Eagles. Brent Celek le TE recevra quelques ballons par nécessité vu l’inexpérience de Kolb mais y’a pas de quoi écrire à sa mère. La ligne tiendra le coup, sans grand brio, et tout le reste est un peu en attente de voir comment Kolb gèrera l’offensive des Eagles et le livres réduits pour amorcer sa carrière. Une année de transition à prévoir chez les Eagles.
En défensive: Si on n’aime pas le manque de lustre de l’offensive, la défensive laisse encore plus un goût teinté d’amertume en bouche. Il y a des bons éléments mais l’ensemble n’a rien de très dominant.
Sur la ligne, Mike Patterson est la figure de proue avec sa prolongation de contrat jusqu’en 2016. L’ancien choix de première ronde est solide et même s’il ne fait pas encore partie de l’élite, c’est un très bon DT sur lequel on peut mettre de la pression. Le DE Trent Cole sort aussi d’une bonne saison et d’un Pro Bowl et c’est un autre jeune talent repêché par les Eagles qui est devenu une valeur sûre. C’est deux bons éléments sur la ligne qui offre du tonus à la première unité.
Dans la médiane, c’est là que ça se gâte. Ernie Sims quitte les Lions pour venir couvrir le milieu à Philly et il sera seconder par Stewart Bradley et le jeune Akeem Jordan. Aucun des trois n’impose un véritable respect et les offensives adverses risquent d’exploiter au maximum le manque d’expérience et de profondeur dans les zones médianes. La ligne devra reculer souvent et, par conséquent, la tertiaire devra meubler le centre pour contrer ce manque de d’impact des secondeurs.
Heureusement pour les Eagles, Asante Samuel est toujours un demi de coin fiable et Ellis Hobbs fait un travail très décent en couverture de zone.
L’impondérable: Ce n’est pas tellement des impondérables que le fait que les Eagles sont en processus de transition et qu’il ne faut pas s’attendre à des miracles. Kevin Kolb aura ses bons moments mais l’offensive repose beaucoup trop sur les gros jeux de Jackson et la défensive risque de souffrir contre les équipes qui court bien et souvent. Les Eagles seront compétitifs, mais pas assez.
Aussi, on a encore beaucoup de difficulté à faire confiance à Andy Reid qui est un bon coach durant trois quarts, puis fermes ses livres et divague durant le dernier quinze minutes.
Le pronostic: 9-7, deuxième de division.
REDSKINS DE WASHINGTON
Une porte se ferme, une autre s’ouvre … Les Eagles font leurs adieux à Donovan McNabb et les Redskins saluent l’arrivée de leur ancien rival de division. Les Skins accueillent aussi Mike Shanahan et de sa discipline de fer qui a fait les manchettes durant toute la pré-saison en s’acharnant sur le très gros dos dodu d’Albert Haynesworth. Une chose est sûre, l’arrivée de Shanahan et de McNabb fait déjà beaucoup de bruit dans la capitale américaine et ce sans même avoir posé le pied sur le terrain encore.
En attaque: Avec Jason Campbell aux commandes l’an passé, c’était l’anémie offensive. Cette année, Shanahan a pour mission de mettre un visage sur la troupe et ce visage sera celui attaché au bras de Donovan McNabb qui a encore du bon football dans le corps. Le problème, c’est qu’il n’a pas les cibles qu’il avait à Philadelphie.
Il y a bien sûr Santana Moss mais il ne rajeunit pas. Encore rapide et fiable, on sent le déclin arrivé chez Moss et les années d’insignifiances de Washington doivent commencer a peser lourds sur ses épaules. En plus, on donne un contrat au cadavre de Joey Galloway et on espère des miracles. McNabb devra retrouver ses habitudes de transformer des vieilles minounes en Cadillac et les partisans à Washington espère le voir en plein contrôle de ses moyens, incluant une bonne mobilité pour gagner tout le temps qu’il peut.
Le TE Chris Cooley risque d’être le grand gagnant avec l’arrivée de McNabb, lui qui a démontré de bien belles choses pas le passé mais qui avait les deux pieds figés dans une offensives qui avait de la difficulté à s’acheter des points. Cooley pourra flirter avec un Pro Bowl si la chimie s’installe rapidement avec le numéro 5.
Derrière tout ce beau monde, le toujours sous-estimé Clinton Portis sera l’homme de confiance de Shanahan malgré ses petites blessures. C’est connu, Shanahan aime courir et il s’est déniché un Larry Johnson a rabais pour essayer de dynamiser l’attaque au sol des Skins. Quand Portis trainera un ou deux de ses membres sur le terrain, Johnson sera là pour prendre le contrôle et, qui sait, ouvrir un nouveau chapitre moins terne sur sa carrière. On aime le pari de Shanahan avec Johnson, même si on doute un peu du tôt de succès vu l’échec retentissant de l’expérience Willie Parker qui a été coupé à la fin du camp.
C’est dur d’évaluer l’offensive sans avoir vu jouer McNabb dans le nourgogne et or mais une chose est sûre, ça va être mieux que l’an passé. Reste à voir jusqu’à quel point.
En défensive: Les Redskins, sans trop se mouiller, sont dus pour une grosse année en défensive. Mike Shanahan est sur le dos d’Haynesworth depuis deux mois mais, à quelque part, ça pourrait payer si ça oblige le gros Albert à se bouger les puces ou a plier bagages, c’est selon.
Les Redskins ont des joueurs d’impact à presque toutes les positions, en commençant par le duo London Fletcher et Brian Orakpo dans la médiane. Un mélange d’expérience, de jeunesse et de fougues de la part des deux joueurs qui vont encore une fois être dominant. Orakpo a connu une excellente saison recrue et une année de plus dans la NFL sera bénéfique pour sa lecture du jeu, permettant à Fletcher d’être plus libérale dans ses choix de couvertures.
Derrière eux, Carlos Rodgers et DeAngelo couvrent les coins de belle façon et le très agressif Laron Landry patrouille le centre. On aime beaucoup la tertiaire des Redskins qui, en santé, est l’une des très bonnes de la NFL.
La question reste à savoir ce que Shanahan réussira à obtenir d’Haynesworth qui, malgré ses kilos en trop, demeure le meilleur joueur sur la ligne défensive pour les Redskins qui sont prêts pour une grosse saison, ils attendent juste l’opportunité.
L’impondérable: On se demande à quelle semaine l’équipe ne voudra plus jouer pour le régime tyrannique de Mike Shanahan. Le retour du Bye Week le 15 novembre contre les Eagles semble être une bonne date pour l’équipe qui, tôt ou tard, abandonnera son entraîneur. C’est juste inévitable.
Le pronostic: 8-8, quatrième de division