Le Jardin Fleuri
Revue mensuelle
Littéraire, Artistique.
Directeur : Jean de Lessy
Rédacteur en Chef : Marcel Fromenteau
Secrétaire de la Rédaction : Bernard Combette et Henry Béziel
Direction et administration : 30, rue Allard, à Saint-Mandé (Seine)
Publiée de 1912 à 1921, absorbée par L'Essor, Revue littéraire mensuelle de jeunes (Paris)
Repéré dans le numéro 5, de mai 1914, un article de Henry Gauthier-Villars sur le peintre René Seyssaud. Abandonnant son pseudonyme "d'auteur gai", Willy reprend son véritable patronyme pour un article dans lequel il y a peu de lui, un peu d'Arsène Alexandre, et beaucoup de Seyssaud.
René Seyssaud
Temps brouillé, ciel décoloré :
Mon être est comme la campagne :
La torpeur fébrile me gagne,
Qui semble pesé sur le pré.
Et doucement l'âme se plonge
Au doute, où l'œil se laisse choir.
Est-ce du blanc ? Est-ce du noir .
Est-ce le réel ou le songe ?
Oh ! l'étrange demi-soleil
Où plus rien n'est ni clair ni sombre,
Où la lumière est couleur d'ombre,
Où l'éveil ressemble au sommeil !
Ces vers expressifs sont du peintre rené Seyssaud, dont l'excellent critique Arsène Alexandre écrit avec raison qu' "un grand peintre passe près de nous" "Ne nous préparons pas le regret de ne point l'avoir reconnu et honoré". ajoute Alexandre.
Seyssaud expose aux galeries Paul Rosenberg cinquante toiles admirables : paysages et figures du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et du Var.
Après le prestigieux Louis-Gustave Ricard, après l'opulent Monticelli, après le galéjaire Cézanne, après le vigoureux Paul Guigou, l'harmonieux et lumineux René Seyssaud enrichit l'école provençale d'une personnalité supérieure. Ami de jeunesse, ami fidèle des poètes Fernand Mazade et Raymond de La Tailhède, il sait, comme eux, mesurer ses élans, discipliner sa fougue : il sait que, pour être à la fois originale et belle, l'œuvre d'art doit tenir compte de tendances diverses, voire opposées.
- Exclure, dit René Seyssaud, ce n'est pas comprendre. c'est pour cela qu'il m'arrive tantôt d'être éclatant, tantôt d'être sobre. Je me situe loin de l'impressionnisme comme technique et comme entendement, et loin aussi de tous les partis pris en honneur à la petite heure présente. Je ne crois pas devoir vider les choses sous prétexte de les simplifier. On peut modeler et bien nourrir la toile sans morceler les masses. Je pense qu'un tableau doit frapper d'abord aussi vivement qu'une affiche, mais recéler une profondeur telle que l'on puisse, comme dans la vie elle-même, y découvrir sans cesse du nouveau. En un mot, j'ai cherché, avec autant de passion que de réflexion, à combiner dans mes œuvres l'apport de la volonté et celui de la sensation.
Voilà ce qu'à cherché ce peintre, et voilà ce à quoi il a réussi d'une façon merveilleuse. En équilibrant les forces de la vie et celles de l'ordre, René Seyssaud (comme Fernand Mazade et comme R. de La Tailhède), s'est constitué un style. Or, "c'est le style", énonce Arsène Alexandre, "et c'est son style propre qui assurent à l'œuvre de Seyssaud sa valeur dans l'avenir et son succès définitif dans le présent."
Je le répète : un grand peintre passe près de nous.
Henry Gauthier-Villars.
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