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Gloire post mortem

Publié le 30 août 2010 par Alf Raza

Funérariums, les grandes salles de représentation tout comme les grands gymnases ont bien changés de vocations. Peut-être est-ce une question de mode ou juste à défaut de local approprié, mais depuis qu’une certaine figure du monde artistique s’est vu être accueillie pour une veillée mortuaire dans un gymnase, c’est devenu une habitude de procéder ainsi pour les anciennes stars malagasy qui tirent leurs révérences.

Il est vrai que par les temps qui courent, avec le changement du rythme de vie que l’on subit, les mœurs évoluent surtout dans les grandes villes, les veillés mortuaires ne sont plus ce qu’ils étaient vu la recrudescence de l’insécurité et les défauts de moyens pas toujours évidents en pareil circonstance. Un lieu, autre que le domicile, pour accueillir le défunt jusqu’à l’heure de son départ pour les derniers adieux et l’ensevelissement dans le tombeau est des plus indiqué pour les personnalités et grandes figures nationales. Cela permet aux familles et connaissances et surtout pour les nombreux fans de venir se recueillir et rendre hommage au disparu en toute sérénité ne serait-ce que pour quelques minutes, et même pour quelques heures sans restriction aucune sur l’heure où l’on veut y être. En fait, c’est la vocation d’un funérarium, mais pour l’instant, cela n’existe pas encore à Madagascar ou tout au moins un ayant une grande capacité d’accueil.

Se rabattre sur les gymnases et autres amphithéâtres est des plus indiqués pour palier à pareille carence, changeant ainsi petit à petit les mœurs et par la même occasion l’utilisation des lieux. Avec le décès de la voix d’or Gabhy de Kintana Telo, la veillée funèbre de la dépouille mortelle à la Tranompokonolona Analakely est des plus significatives. A certain égard, c’est le summum pour un artiste d’être veillé dans un lieu de représentation, lourdement chargé d’histoire, tel la Tranompokonolona Analakely.

Il faut reconnaitre que depuis le début de la transition, les artistes ont été mieux considérés avec plus d’égard qu’auparavant. Que ce soit dans la défense des droits de leurs œuvres ou dans les différentes prises en charge, mais malheureusement, le défaut de moyens pêche pour des actions pérennes. Les artistes ont en commun la fierté, fierté qui les ont fait tenir et qui les font tenir jusqu’à maintenant, on se souvient tous dans quel état a fini feu Rakoto Frah, et il est sur qu’il aurait aimé jouir réellement de sa notoriété de son vivant qu’à titre posthume ! C’est de leur vivant que les grandes figures du monde artistique doivent être considérées à leurs justes valeurs et non post mortem.



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