Un peu simpliste comme explication sur la subite appréciation de l’Ariary sur le MID, le retour des touristes selon le directeur du cabinet du ministère des finances et du budget justifie l’appréciation de l’ariary sur le marché interbancaire des devises. Rien que ça ! Et pourtant, à voir la qualité des touristes qui arrivent aux aéroports internationaux et le remplissage des hôtels et autres lieux d’hébergement, telle assertion laisse dubitative quand à son bienfondé.
Il est flagrant que les touristes actuels qui débarquent depuis un certain temps sont d’un autre genre, des addicts du « petit futé » et du « Guide du routard », des voyageurs qui sortent des sentiers battus, donc hors des circuits touristiques traditionnels et habituels. Il est plus qu’évident que ces derniers se satisfont du peu que leurs offrent les lieux où ils vont : les hôtels et autres lieux d’hébergement n’arrivent plus ainsi à remplir convenablement, tournant à 20 à 30% de leurs capacité au grand maximum. Que ce soit sur leurs sites internet ou dans les livres de poche, ces guides populaires des globes trotter se font fort d’indiquer les bons plans, généralement à moindre coût, pour les visites dans n’importe quel pays accessibles au tourisme.
Il serait bien étonnant qu’avec le flux de passagers et la qualité de ces derniers, une quelconque appréciation de la monnaie nationale puisse se faire en un éclair avec les rentrées en devises qui puissent en résulter, cela tiendrait du miracle. Nombres d’analystes penchent plutôt sur une manipulation des cours pour de sombres dessins, que les opérateurs économiques, globalement, arrivent à deviner aisément. Assurément, ces manipulations se font aux profits d’une petite minorité qui sont au parfum des changements des cours programmés. Il est évident que seuls ceux qui ont eu vent de l’affaire, ainsi que les initiateurs, peuvent être prêt à l’instant « i » où les cours de change baisseraient favorablement, les bénéficiaires restant étant des opportunistes qui ne font que suivre le mouvement.
Les acteurs dans le secteur du tourisme savent très bien dans quelle mouise ils sont, et la majorité rient jaune en entendant pareil affirmation, leur prêtant succès là où il n’y en a pas. Le tourisme solidaire qu’on aime tant à véhiculer est faiblement pourvoyeur de devises, il ne fait que pousser les touristes à déserter les établissements hôteliers, à forte valeurs ajoutées, et verser plutôt vers des hébergements chez l’habitant qui comptent pour des nèfles.