Etant donné que la majorité des français considèrent la mobilisation du 7 comme un véritable succès, contrairement aux galéjades du gouvernement qui voudrait en minorer le retentissement, les syndicats ont donc décidé d’une nouvelle journée d’action, le 23 septembre prochain. J’ai dit dans mon billet d’hier ce que je pensais franchement de ce genre de stratégie et ne vais pas me répéter.
Ce à quoi je voudrais plutôt en venir, c’est à ceci : ceux (et celles) qui pensaient que le clivage gauche/droite était totalement obsolète, conformément à une idée flottante d’aujourd’hui communément admise et prétendument moderne (contribuant ainsi à brouiller les pistes, comme je l’ai souvent martelé dans ces pages), en seront pour leur frais, puisqu’en étudiant de près ledit sondage, on peut s’apercevoir que le positionnement politique de ceux qui ont été questionnés n’a jamais été aussi manifeste, voire cristallisé par le contexte et le thème, selon l’analyse livrée par Le Monde (article déjà cité en premier lien).
Dans un autre article du monde, celui-ci, qui nous rend compte de l’avancée du débat à l’assemblée nationale, on apprend avec stupéfaction que ce ne sont pas les services de Mr Woerth, mais ceux de l’Élysée qui ont écrit le texte de cette réforme, contrairement aux usages les plus répandus. Stupéfaction ! Monsieur Sarkozy serait donc un simple dictateur qui impose sa loi y compris à Mr Woerth, ancien trésorier de l’UMP, comme l’histoire récente s’est chargée de nous l’apprendre ? Je suis sur le cul. Cela pourrait donc expliquer la coupable attitude du PS qui n’a pas voulu trop le charger, préférant s’attaquer directement au bon dieu plutôt qu’à ses saints ?
Un dieu qui a décidé sur un sujet aussi emblématique de se passer de l’avis des manifestants, des syndicats, de celui des représentants du peuple, tout comme de celui de la majorité silencieuse mais votante, en ne permettant à quiconque de s’exprimer sereinement et avec suffisamment de temps à sa disposition comme l’importance des enjeux le nécessiteraient sur ce sujet. En effet, preuve tangible de l’état de notre démocratie, le gouvernement a donc décidé d’appliquer la procédure d’urgence… Il y a en effet, dans l’esprit de l’autocrate et de ceux qui le soutiennent, urgence à ne pas discuter : nous sommes tous des veaux.
Et nous, cohortes de cloportes méprisables en son esprit, nous perdrions du temps à discuter avec quelqu’un qui s’y refuse ? On respecterait des règles démocratiques qu’il foule aux pieds ?
A quel jeu joue donc les syndicats, quel est leur rôle dans l’histoire, à part de choisir à notre place une date et un moyen d’action, et d’accompagner, comme ils l’ont toujours fait, une logique libérale à vomir ? Comme me l’a soufflé hier Le Monolecte, dont j’ai eu la chance et l’honneur d’avoir la visite hier, sur mon petit blog à moi, sont-ils là pour autre chose que pour canaliser les mécontentements afin qu’il n’y ai pas trop de dégâts ? Négociation dites vous ? Vous plaisantez, Monsieur !!! ??? C’est incohérent ! Et risible… jaune, je ris, jaune, je vous dis…. Comprenne qui voudra.
Et maintenant, on fait quoi ? On attend que les syndicats nous servent encore et toujours la même soupe indigeste, qui ne nourrit plus son homme ? Ou on se montre enfin adultes et responsables, et courageux, et tout et tout, on se téléphone, on se maile, on s’écrit, on se parle, et on crée l’événement, on invente autre chose, en un mot : on écrit l’histoire autrement que ces ploutocrates l’ ont décidé dans leur alcôve entre eux ?
Comme beaucoup, je suis friand d’action, j’en ai assez des belles paroles, des beaux écrits, et des milliers de visiteurs sur mon compteur : on s’en fout ! Prenons de vitesse tous les beaux parleurs de la terre et inventons une autre issue que celle que le ptit teigneux nous concocte :
Tous à la bastille ¹ !
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¹ A la bastille, au Cap Nègre, à l’Elysée, à la Banque de France, où vous voudrez, du moment qu’il ya un bastion à prendre, et que cela fasse sens !