Julen Gracq restera

Publié le 27 décembre 2007 par Jarousseau
Il est mort comme il a vécu : simplement. Gracq, c'était l'anti-sarko. Toute sa vie il a refusé les honneurs et les prix. Retiré depuis des années en vieil ermite, à Saint-Florent-le-Vieil, sur les bords de Loire entre Nantes et Angers, Julien Graq était pour moi, depuis longtemps, l'une des plus grandes plumes de la littérature française. Son oeuvre principale, Les rivages des syrtes, mélange d'intimité et de surréalisme, lui a valu un prix Goncourt qu'il refusa en 1951.
Louis Poirier, alias Julien Gracq était aussi un enseignant, d'abord à Nantes en 1936, puis à Quimper, et à Paris au lycée Claude Bernard. Excepté le Château d'Argol en 1938, son oeuvre est principalement publiée après-guerre. Il publie son second roman en 1945, Un beau ténébreux, où se ressent toujours l'influence du surréalisme et de la mythologie celtique. C'est en 1951, avec les rivages des Syrtes, que l'écrivain ligérien va commencer à connaître le succès. A partir des années 70, Julien Gracq va publier une série de romans et de nouvelles qui font la part belle à sa vocation de géographe. Ces textes sont plus considérés comme des "vues" instantanées que comme des fictions. Je citerai Lettrines (1967 et 1974), Les Eaux étroites (1976), En lisant, en écrivant (1981), La Forme d'une ville (1985), Autour des sept collines (1988) et Carnets du grand chemin (1992).
Homme discret et secret, il vivait retiré depuis de nombreuses années dans son petit village d'Anjou, fuyant les cercles médiatico-littéraires de la capitale. Son oeuvre exigeante, traduite en de nombreuses langues, est entrée de son vivant dans la collection de la Pléiade (2 tomes, 1989 et 1995) et fait l'objet de nombreux essais littéraires et thèses universitaires. http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml