Série de portrait des artistes qui ont collaboré au spectacle Martin Petit et le micro de feu
Pour le micro de feu, je voulais concevoir le spectacle comme un tout, du thème (les tabous), au texte (2 heures en continu) à la mise en scène en passant par l’affiche.
Pour faire les choses différemment, faut parfois une équipe différente. La première a se joindre à l’équipe de création du Micro de feu est une jeune dégourdie de 26 ans fraïchement sortie de l’école de l’humour, découverte en 2006 via la blogosphère, et qui n’avait jamais été assistante metteur en scène de sa vie.
Pourquoi un gars de 20 ans de métier, ayant déjà été mis en scène par Josée Fortier, Denis Bouchard, Joseph St-Gelais et Michel Courtemanche, opte pour son 3ème show en solo, de s’adjoindre une jeune Y qui rêve autant de showbizz que d’ébénisterie?
Premièrement j’ai un gros nez, ce qui, comme les dauphins, agit comme un sonar à talent. Marie-Christine a du talent. Elevée à Sorel par des cassettes VHS de Michel Courtemanche, elle a un bon oeil comique, et ça, l’oeil, tu l’as où tu ne l’as pas. Déjà que Dominic Sillon a aussi UN oeil, à deux ça me faisait un 2ème regard.
Marie une humoriste/artiste qui écrit et co-anime les Cabaret des Auteurs du dimanche,, chante avec son frère dans un band, dessine et fait des meubles, enseigne le théâtre aux jeunes, met en scène son chum Simon Gouache (un excellent stand-up émergent), et trouve le temps d’animer des soirées Karaoké. Éparpillée? Non. Un vrai généraliste c’est ça, ça va dans une multitude de directions, ça s’imbibe de plein d’éléments disparates, puis dans la création, ça réinterprète tout ça pour créer de l’inédit. Marie est sur ce chemin et puisque c’est un chemin que j’ai emprunté, je l’encourage à suivre son instinct de chien fou.
Généraliste, elle peut parler de structure de texte, de détail de jokes, autant de couleur d’éclairage que de chemises, de donner son avis sur 300 choses différentes et surtout, ne pas devenir folle en côtoyant un obsessif limite maniaque (moi).
Plus important encore elle aime plus l’humour que moi, et c’est trrrrès important. Aimer l’humour plus que l’humoriste, ça donne le courage de dire la vérité, la vérité qui fait mal, de dire quand c’est poche, c’est poche. Et un show d’humour c’est écrire 600 jokes et en jeter la moitié, mais faut faire gaffe de jeter la bonne moitié…dans le sens de garder la bonne et de jeter la mauvaise. Et il y a la manière, et Marie possède ce don rare de dire « poubelle » sans qu’on se sente « poubelle ».
Fallait une fille de feu aussi, une fille qui a le feu sacré, et pour ceux qui connaissent Marie, le feu est l’élément qui la décrit le mieux.