Il y a des années que je pratique un certain exercice de gratitude. En effet, chaque fois que je vois un cent (un sou noir) sur le pavé, je me plie, je le ramasse et je remercie pour cette
petite abondance sur ma route. Je me dis que si je n'ai pas le coeur de ramasser la petite, je ne mériterai pas davantage la grande ! Il y a un début à tout, non?
Mais voilà que cet été, je me retrouve à St. John's, Terre-Neuve où j'y ai vécu un séjour de quarante jours. J'ai donc eu
le loisir d'y observer les manières de ces gens. Une habitude assez remarquable y a été développée, en tout cas plus évidente que chez moi au Québec. À la sortie des commerces, que ce
soit un restaurant, une épicerie, à la station d'essence, il n'est pas rare de trouver de ces cents éparpillés sur le trottoir, en famille de cinq, six, sept et même huit à la fois!
Aussi, parlant intérieurement à mon guide avec qui j'entretiens une relation étroite et quotidienne, je fis un pacte avec
lui. Bon! Voilà des années que je ramassais ces cents. N'était-il pas temps que je donne la chance à d'autres cueilleurs de le faire et ainsi de créer leur abondance personnelle
?
Je résolus donc à l'avenir de ne ramasser que les pièces de vingt-cinq cents. Par miracle, je traversai à cet instant la
cour d'une station d'essence: un vingt-cinq cents tout rond se trouvait là, juste devant moi attendant que je le cueille. Quelle coïncidence! Mais voilà maintenant que je traversai la rue : une
belle pièce de vingt-cinq cents toute rutilante se trouvait au beau milieu de la rue!
La leçon que j'en ai tirée est celle-ci: la vie nous accorde ce que nous demandons mais nous devons d'abord élargir notre
capacité de recevoir! Le vrai travail, c'est nous qui devons l'accomplir. La vie fait le reste ! Qu'elle daigne donc vous enseigner une de ses précieuses leçons en ce beau mercredi pour vous
enrichir !
Paule Boucher
Enseignante, conférencière et auteure
Québec