Je me sens démunie

Publié le 09 septembre 2010 par Angelita

Cela risque d’être une note un peu décousue. Ecrite en seul bloc ou en plusieurs morceaux. Au moment où je la commence, je ne sais pas trop.

J’espère que la principale concernée si elle me lit, Mademoiselle, ne m’en voudra pas trop d’écrire sur elle, sur nous. Pour en avoir discuté un peu plus tard, avec elle, je sais que cela la gêne un peu mais elle a l’air d’avoir compris que j’ai besoin de partager pour essayer de trouver des réponses.

Nous avons essayé, depuis qu’elle est née, de gérer ces moments de stress que nous avons dû partager. J’en ai dévoilé un peu ici sans trop en dire aussi.

Quand il y a un trop plein, on a besoin de partager avec des mots ce que l’on ressent. Ne pas attendre, loin de là, l’absolution mais attendre un ressenti de ceux qui nous lisent.

Ceux qui me suivent depuis pas mal de temps savent que j’essaie d’avoir une grande complicité avec Mademoiselle, sans jouer à la mère copine, loin de là.

Mais depuis qu’elle est là, parmi nous, Mademoiselle est une grande stressée. Comme je vous le dis, c’est depuis sa naissance.

Nous ne pouvons rien y faire à part essayer de la rassurer et de parler avec elle. Mais ces angoisses viennent par périodes, et lorsqu’elles sont là, c’est vraiment dur à gérer. Elle n’arrive pas à mettre les mots pour expliquer ce qu’elle ressent. Et à l’heure actuelle, c’est ce qui se passe. Elle a peur d’être rejetée par ses amis, comme c’est arrivé, il y a à peu près un an pour une décision d’adulte prise par elle.

Elle a pris la décision de se « fâcher » avec une fille qui a 3 ans de moins qu’elle et qui fait partie de son cercle d’amis. Situation difficile à gérer car ces ados sont difficiles à comprendre. Ils se parlent entre eux, critiquent mais aucun n’est capable de prendre la moindre des décisions. Sauf elle, et elle vit mal le fait que l’on parle dans le dos des autres, sans avoir le courage de dire à la personne concernée ce que l’on pense en définitive d’elle. Situation donc qui l’amène à penser qu’elle va être rejetée comme il y a un an. Elle a donc peur d’être incomprise et de perdre ses amis. Elle se renferme donc. Elle pense qu’elle n’est plus bonne à rien, qu’elle ne sait plus quoi faire.

La rentrée en seconde y est aussi pour beaucoup. On demande à des adolescents d’agir en adultes ou de futurs adultes et ils se sentent aussi démunis face à cette situation. Comme je lui ai expliqué, ce n’est pas parce qu’on vous demande de l’autonomie qu’il ne faut pas poser des questions. Etre autonome ne veut pas dire interroger des adultes.

Quant à la situation de l’amitié, même si elle en a marre de faire les premiers pas, encore et toujours, il faut se rappeler aux souvenirs des uns et des autres et se montrer. Deux mois de vacances sont passés. Certains se sont vus pendant ces deux mois, ils ont continué leurs liens mais il faut se rappeler à leurs bons souvenirs et leur rappeler que nous aussi nous sommes là. Nous n’avons pas changé et si les autres ont changé, il faut essayer de savoir pourquoi et ainsi voir si on peut continuer avec eux.

Tout cela s’est traduit par une grosse crise où elle a été mal physiquement, du moins je le pense. Un ventre archi noué, qui l’a laissée sur le carreau. Les examens nous en diront plus, même si je suis obligée de lui faire passer 5 jours après cette grosse crise. L’écho abdominale de mardi n’a rien montré au point de vue physique. Médecin absent, nous nous rendrons chez lui mercredi pour faire le point.

En ce deuxième jour de lycée, j’ai essayé de la rassurer. Nous avons beaucoup parlé ce week-end. Beaucoup plus le dimanche soir, j’ai questionné, elle a essayé de répondre. Tout ce qu’elle sait dire c’est qu’elle ne sait plus où elle en est, à quoi elle sert. Problème d’adolescente à surveiller donc. Le dimanche matin, j’y suis allée crûment. Je lui ai demandé si elle avait des idées de suicide. Réponse positive mais pas capable de passer à l’acte. Donc, il faut surveiller et comme je lui ai dit lundi matin, je la questionnerai jusqu’à ce qu’elle en ait marre, jusqu’à ce qu’elle me dise stop.

Je ne sais pas si je fais bien. Mais j’en ai marre de voir ma fille revenir de ses sorties, surtout le week-end et de passer la soirée avec une grosse crise de larmes, qui tourne à la crise de nerfs (manque de respiration, saignements du nez, …).

N’étant pas capable de mettre les mots sur ce qu’elle ressent, elle ne veut pas montrer à d’autres, ou tout simplement une amie proche, qu’elle peut pleurer. C’est dommage je trouve. Elle est tout le contraire de moi. Elle laisse « envenimer » les choses, elle les macère dans sa tête jusqu’à ce que cela explose. Elle garde pour elle. Et c’est vrai que pendant ces 15 jours, je n’ai pas vu le mal-être qui se profilait, même si je lui disais d’appeler ses amis. Pour moi, dès qu’il y a crise, c’est l’explosion (cris, larmes) de suite.

J’envie les parents dont les enfants ne sont pas aussi sensibles. Ces enfants qui rient tout le temps, qui ont besoin de l’aide d’un ami lorsqu’ils ne vont pas bien, ces enfants qui semblent ne pas avoir de soucis. Car je peux vous assurer que faire face à la sensibilité continuelle d’un enfant, à n’importe quel âge, c’est vraiment dur.

Je t’aime ma belle, si tu me lis.

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