Il ne faut pas bouder son plaisir : l’occasion de saluer une belle victoire de l’équipe de France n’est pas si fréquente depuis qulques lustres pour ne pas s’y arrêter quelques instants. Les Bosniens étaient présentés comme les plus difficiles adversaires de la poule de qualification dans laquelle figure la France et les hommes de Laurent Blanc sont allés gagner 2/0 à Sarajevo, ville d’un enfer récent.
Première surprise, ils ont chanté l’hymne National sous les sifflets du public receveur. Anecdotique, mais significatif quand on sait que l’entraîneur français a fait distribuer les paroles dans les vestiaires. Ce frémissement des lèvres fait partie maintenant du contrat; il est respecté; c’est bien.
Deuxième bonne surprise : après la défaite au stade de France la crainte était à nouveau au rendez-vous; c’est un très beau jeu qui nous fut offert. Décomplexés, ayant envie, ils ont su faire preuve d’un joli collectif, de bonne qualité dans toutes les lignes, défense, milieu et attaque.
Surtout c’est un esprit nouveau semble transparaître, les « blasés » cédent la place à des athlètes qui semblent avoir envie de se battre et de gagner.
Il est impossible d’établir un quelconque tableau d’honneur tant la qualité est collective. C’est comme si un nouveau souffle habitait cette équipe tricolore sinistrée par sa coupe du monde grotesque en Afrique du Sud. Les années et les mois de récriminations furent si longs et pénibles qu’il est agréable aujourd’hui de pouvoir écrire ces quelques mots.
Laurent Blanc n’est certainement pas étranger à cette transformation encore sur les fonts baptismaux mais prometteuse. Qu’il soit ici remercier pour son opiniâtreté, son élégance et sa force de persuasion. Il lui en a fallu certainement beaucoup pour passer ainsi aussi rapidement d’un champ de ruines à un terrain d’espoir.
Beaucoup reste encore à faire mais une phase essentielle est accomplie, celle du retour d’un espoir et surtout la renaissance d’un esprit. L’aura de Laurent Blanc commence à planer sur les bleus.