Il y a des livres qui touchent dès les premières pages. Par leurs thématiques, la proximité des images développées avec des sujets chers ou de préoccupations intellectuelles personnelles... C’est ce que j’ai ressenti à la lecture de « l’Enfant de Noé » d’E. E Scmitt.
Le roman qui commence m’a replongé dans une scène de film auquel j’avais consacré récemment un article : « la Rafle ». On y voit un petit enfant juif, au lendemain de la guerre, attendre dans une sorte de marché à ciel ouvert que ses parents probablement déportés veuillent bien « réapparaître » pour le sauver. C’est de cette façon que l’auteur met le lecteur en présence du malheureux dont l’histoire est alors racontée...
Dans la période agitée qu’il traverse, l’enfant est confronté à des réalités dangereuses mais parvient tout de même à faire son éducation et à grandir aux côtés de personnages exceptionnels dont le père Pons qui le recueille dans son « orphelinat » et qui lui apprend à connaître et à apprécier son identité et son origine. Que veut dire être juif ? Quelle différence entre un Juif et un Chrétien ? Pourquoi un prêtre catholique se cache-t-il la nuit pour lire l’ancien Testament dans la crypte de la chapelle ? Comment un grand escogriffe qui passe pour un simplet peut-il du jour au lendemain briller dans ses études ? Pourquoi le visage de la mère de cet apparent « simplet » ne correspond-t-il pas au portrait qu’il en avait fait à son entourage ? Autant de questions parmi d’autres auxquelles l’auteur répond en gardant le point de vue naïf de l’enfant... Je reviens demain sur l’un de ces points de vue...