Le prénom de l'auteur rime avec celui de son héroïne, Sara. Elle compose un personnage intelligent, vif, mais qui souffre d'une incapacité à exprimer ses sentiments. Sa grand-mère Minouche a un autre handicap. On dit qu'elle perd la mémoire ... et pourtant elle poussera sa petite fille sur la piste d'une enquête qui la mènera loin, trop peut-être. Il est des voyages dont on ne revient pas.
Minouche ne perd pas le sens de l'humour, laissant vagabonder son esprit au cours de la veillée funèbre de son époux, elle remarque qu'il serait bien temps de changer le papier peint de la salle à manger. Elle affirme plus loin que l'art de vivre avec les hommes consiste à les laisser croire qu'ils ont pris des décisions qu'on a prises pour eux bien avant eux.(p.60)
Vanessa Caffin hameçonne illico le lecteur dès les premières pages. Je lui trouve un lien de parenté épistolaire entre Vanessa Caffin et Geneviève Brisac, qui a publié l'excellent livre Une année avec mon père paru cette année aux éditions de l'Olivier (et qui mériterait que je consacre un vrai billet).
Le roman se dévore avec avidité. On se dit qu'un secret peut en cacher un autre et on attend un dénouement qu'on croit avoir deviné sans avoir vu qu'on était sur une fausse piste. Révéler un secret pourrait faire dérailler une famille, même et surtout si l'ambiance y est celle des Galeries Lafayette un jour de soldes ...
La plume acérée et fringante de Vanessa va secouer tout ce petit monde ! Nous avec et pour notre plus grand plaisir.
Mémoire vive de Vanessa Caffin, Belfond, 2010
Comme Amélie Nothomb, Philippe Claudel et Nathalie Kuperman (dont j'ai relaté l'actualité littéraire ces jours ci), Vanessa Caffin sera à Nancy au Salon du Livre sur la Place du 17 au 19 septembre prochains ... J'y serai également et rendrai compte de la manifestation sur le blog comme je l'ai fait l'an dernier.