Pitch : Crâne rasé, code barre tatoué sur la nuque, costume noir, chemise blanche et cravate rouge : l'agent 47 est le plus mystérieux et le plus insaisissable des tueurs professionnels. Réputé pour la minutie avec laquelle il va jusqu'au bout de ses missions, il obéit toujours à un protocole strict : extrême vigilance, extrême discrétion et extrême soin apporté à l'exécution de ses contrats. Patience et détermination sont ses deux armes de prédilection.
Rien ne l'arrête. Sa signature : l'absence de preuves. Sa spécialité : disparaître sitôt sa mission accomplie. Un vrai fantôme, obligé de se découvrir le jour où Belicoff, candidat aux élections russes, lui tend un piège. Avec Interpol, les services secrets russes et trois tueurs de sa propre agence à ses trousses, l'agent 47 est contraint de briser son propre protocole pour mener à bien sa mission...
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Notre avis : Une adaptation fidèle et frenchie du jeu vidéo pour une bien jolie surprise. Classique et sans grosses surprises, Xavier Gens propose néanmoins un divertissement de qualité armé d'un très fort visuel et d'un Timothy Olyphant plus que convaincant...On l'aura attendu comme le loup blanc ce Hitman. Après l'attente, la peur de voir une adaptation râtée, les rumeurs les plus folles autour d'un tournage dit "chaotique" à l'instar de Casino Royale (le remplacement de Xavier Gens à la réalisation pour quelques scènes d'action s'est transformé par d'incendiraires "Xavier Gens renvoyé"), sans parler du choix très contesté de l'interprète principal dans la peau de l'agent 47... tout y est passé !
Au final, après la projection il est grand temps de redescendre sur Terre et d'annoncer la couleur : sans être une révolution ni un chef d'oeuvre, Hitman est un pur produit d'action calibré comme un très bon divertissement se permettant même de développer une dimension "humaine" de l'intrigue. Le genre de film qui fait plaisir sans marquer l'histoire. En allant voir Hitman, le spectateur honnête sait pourquoi il vient : pour voir de l'action et s'amuser sans être pris pour un abruti. La mission est largement remplie surtout que le film de Xavier Gens jongle sur deux tableaux : le sérieux et le second degré.
Mais avant de vanter les mérites d'aller voir un tel film (et français en co-production tout de même), balayons d'entrée le passage pour les plus médisants : comme toutes les productions EuropaCorp la réalisation est très calibrée, le montage speedé, quant au scénario global, il fait l'impasse sur de nombreux points multipliant les élipses sans que l'on trouve cela trop étrange, laissant l'approfondissement de l'histoire au placard.
Pourtant, Hitman sort du lot et s'impose au final comme une agréable et jolie surprise qui déménage et s'avère être plus intelligente que la normale ! Pourquoi ?
Tout d'abord rayon fidélité au jeu. Alors que les ersatz d'adaptations cinéphiliques de "video games" flirtent souvent avec le grand n'importe quoi, Hitman conserve sa marque de fabrique et ses quelques poses du personnage. Côté scénario et déroulement de l'intrigue c'est la même chose. Le film est conçu comme une aventure à différentes étapes, différents niveaux voyant le fil de l'intrigue grossir au fur et à mesure. On a vraiment l'impression d'assister au jeu vidéo et ses célèbres cinématiques.
Le scénario ensuite. Si l'originalité n'est pas de mise (le film est une sorte de condensé entre la trilogie Bourne et Le Transporteur), l'ensemble est bien rodé, captivant et relativement efficace.
Pour son second film en tant que réalisateur, Xavier Gens s'en tire plutôt très bien et s'impose vraiment comme un jeune réalisateur inspiré. Multipliant les plans virtuoses, des effets de caméra à fort impact sans oublier une image granulée lorgnant plus vers le thriller inspiré que le high tech ultra léché propre aux productions habituelles Europa, Hitman s'élève au niveau supérieur.
L'ambiance insufflée au film est également un point positif pour Hitman. Filmé comme une sorte de ballet classieux (à l'image du générique d'ouverture sur l'Avé Maria), jamais le bourrin prend le pas sur l'ambiance originelle du jeu plus "soft" et "classieuse" qu'explosive. Même si nous avons le droit à diverses scènes percutantes, le film conserve toujours cette marque de fabrique invitant à de l'action hypnotique et classe qui change un peu des registres habituels. Les chroégraphies de certains combats se chargent quant à elles d'instaurer du beau spectacle à l'ensemble final.
Hitman est également doté d'un joli casting qui renforce l'aspect convaincant de l'adaptation : Dougray Scott, Robert Knepper, Henry Ian Cusick... autant de stars du petit écran que l'on prend autant de plaisir à voir dans un autre registre qu'à nous convaincre de l'épaisseur (somme toute modérée) de leurs personnages. La sculpturale et sexuelle Olga Kurylenko se charge de pimenter la donne d'une distribution quasi masculine.
Et Timothy Olyphant dans tout ça ? Qu'en est-il ? Et bien lorsque l'on parle de surprise, il va de soi qu'Olyphant en constitue une bien belle dans le rôle de l'agent 47. Si Jason Statham aurait été un choix judicieux, avoir donné sa chance à l'ex Shérif Bullock de Deadwood retourne d'une bien bonne idée. Beaucoup plus convaicant qu'un Bruce Willis (énoncé) ou même d'un Vin Diesel longuement envisagé, Timothy Olyphant surprend au-delà de son talent indéniable (oui nous sommes fans du bonhomme dpuis Scream 2 ici c'est dire !!!). Apportant une démarche classieuse, une silhouette de dandy (bien costaud quand même), il fait de son personnage un homme smart, froid mais d'une certaine catégorie de gentleman sans en être un. Curieux ? Oui mais loin d'être détestable au contraire.
Plutôt surprenant (dans le bon sens). Le scénario s'étant permis de développer une humanisation autour de cet agent insensible au tout début du film, Olyphant se pose là comme agent à double facettes. Plus le film avance, plus son personnage s'épanouit, sourit et devient plus maléable sans jamais tomber dans la facilité.
Le petit "plus" du film réside certainement dans le refus de dresser une love story bêta ni de faire de son Hitman un saint. Constamment à la frontière du bien et du mal, le Hitman se démène comme il peut. Au contraire même le scénario se refuse à faire tomber l'agent 47 amoureux ou bien de faire naître une idylle quelconque. Si le duo fonctionne au diapason c'est surtout dans une relation d'ange gardien comme le prouve la scène finale. Ainsi, de nombreuses touches d'humour se laissent sentir entre les deux personnages au fil de l'intrigue.
Enfin saluons l'intelligence de Xavier Gens, qui conscient du calibrage de son film ne se permet pas de rivaliser avec le sérieux et le premier degré d'un Paul Greengrass. Hitman regorge de second degré et de décalage, clins d'yeux savoureux. Ainsi, nous rions de bon coeur lorsque le jeu Hitman s'invite dans un plan d'une scène ou bien encore lorsque l'énorme Henry Ian Cusick (très différent du Desmond rangé et croyant de LOST) se la joue Tony Montana version proxo et toxico allumé dans un semi remake de Scarface.
Au final Hitman se consomme comme un très bon divertissement sans surprise, classique mais bourré de bonnes intentions, de talent et de détails qui font qu'il se situe bien au-dessus du panier surtout pour ce genre de film "adaptation de jeu vidéo"... la meilleure derrière le brillant Silent Hill. Que ça fait du bien !
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Pourquoi y aller ?
Pour Timothy Olyphant, un agent 47 aussi surprenant qu'insolite. Pour la distribution convaincante. Pour le rythme du film. Pour l'ambiance générale des pays de l'est. Pour les nombreux clins d'yeux et traits d'humour. Pour l'adaptation réussie. Parce qu'un divertissement intelligent, sans prise de tête et français c'est aussi possible. Pour le duo décalé Olyphant/ Kurylenko.Ce qui peut freiner ?
Le manque d'approfondissement de certains points. Ce genre de films "jeux vidéos". Réfractaires au divertissement sympa rebroussez chemin.